C8, championne cathodique des sanctions de l’Arcom depuis plus de 10 ans

TÉLÉVISION – Chez C8, on collectionne les médailles en chocolat amendes. Ce mercredi 24 juillet, l’Arcom a annoncé la suspension de la fréquence TNT de l’ex-D8, ainsi que de la chaîne NRJ12. Le tout à la faveur de deux petites nouvelles : OF TV (du groupe de presse Ouest-France) et Réels TV (du groupe de médias CMI, possédé par le milliardaire Daniel Kretinsky).

Une ultime sanction pour la chaîne phare de Cyril Hanouna, après une trentaine de mises en demeure, amendes et de rappels au règlement, en seulement douze ans, selon un décompte de nos confrères du Monde. Et ce, dès le début. En 2012, l’année où Direct 8 devient D8, elle doit déjà répondre de deux mises en garde.

Puis, de 2012 à 2016, pas une année se passe sans que l’antenne ne soit rappelée à ses devoirs, qu’il s’agisse des propos insultant d’Élie Semoun envers les personnes en situation de handicap, ou de Joey Starr qui gifle Gilles Verdez en plein direct de Touche pas à mon poste. Ce sont alors les émissions TPMP et En quête d’actualité qui sont au cœur de ces remontrances.

Une amende record pour Cyril Hanouna

Si en 2016, la chaîne change de nom en devenant C8, les méthodes, elles, restent les mêmes. Celles de Cyril Hanouna en tout cas. En 2017, l’émission du chroniqueur écope de deux amendes pour ce qui demeure parmi les séquences les plus choquantes de l’histoire de TPMP.

Pour un canular téléphonique homophobe, C8 écope de 3 millions d’euros d’amende. C’est largement plus que pour la séquence au cours de laquelle Cyril Hanouna pose la main de Capucine Anav sur son sexe, sans lui demander son consentement. À la clef, 50 000 euros d’amende.

Gage que les rappels à C8 concernant son « devoir de lutter contre les stéréotypes, les préjugés sexistes, les images dégradantes et les violences faites aux femmes », ne sont pas de trop : en 2017, la chaîne est également mise en demeure pour une séquence où le chroniqueur Jean-Michel Maire a embrassé par surprise la poitrine d’une invitée.

Si l’année 2018 est la seule pendant laquelle la chaîne n’est pas sanctionnée, c’est vraisemblablement pour mieux se dépasser ensuite. Deux mises en garde en 2019, puis 10 000 euros d’amende l’année suivante pour diffusion de photos dénudées de Karine Ferri. En 2021, outre que deux invités de TPMP manquent de peu de se battre en plateau, C8 diffuse en plein prime time un documentaire anti-IVG. Là encore : deux mises en garde de l’Arcom.

Plus de 4,5 millions d’euros d’amende rien qu’en 2023

Après des mises en garde pour marques non cachées ou la diffusion d’une vidéo violente, ainsi qu’une mise en demeure pour des propos controversés dans l’affaire Lola, la chaîne écope en février 2023 de la plus lourde amende jamais infligée par l’Arcom : 3,5 millions d’euros. La séquence en question concerne cette fois directement Cyril Hanouna et les insultes qu’il profère à l’endroit du député France insoumise Louis Boyard, présent en plateau.

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Au Panthéon des années les plus chères, 2023 figure en bonne place puisque C8 écope ensuite d’amendes s’élevant à 300 000, 200 000, et 500 000 euros, le tout pour des insultes contre Anne Hidalgo mais aussi pour la diffusion de théories complotistes autour de l’adrénochrome. Soit un total de plus de 4.5 millions d’euros juste 2023, et de plus de 7,6 millions d’euros sur les huit dernières années.

2024 sur la même lancée ? Depuis le début de l’année, C8 a déjà payé 100 000 euros d’amende pour des insultes envers les filles de Johnny et Laeticia Hallyday, et la diffusion d’une vidéo sur la « drogue du zombie » à Rouen, alors qu’il s’agissait en réalité de personnes en situation de handicap. En mars dernier, la chaîne a également écopé d’une mise en garde pour le baiser forcé et une main aux fesses d’Alex Goude sur la chroniqueuse Valérie Benaïm, ainsi que d’une mise en demeure pour une interview de Loana.

La décision de l’Arcom ce mercredi suffira-t-elle à mettre un terme à ces dérapages parfois violents ? Dans la plupart des cas, c’est sur le plateau de Cyril Hanouna qu’ont eu lieu ces séquences. Or, il est fort possible que le groupe Canal décide tout simplement de déplacer ses émissions sur une autre fréquence. On prend les mêmes, et on Arcom-mence.

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