Cauet accueilli par des Femen pour son retour sur Europe 2 malgré sa mise en examen pour viols
MÉDIAS – Un retour loin de faire l’unanimité. Moins d’un an après sa mise en examen, Sébastien Cauet, visé par cinq plaintes pour viols et agressions sexuelles, était à l’antenne d’Europe 2 ce lundi 28 avril entre 7 heures et 11 heures. Un créneau qu’il occupera quotidiennement pour le reste de la saison en remplacement de Benjamin Castaldi.
Suspendu en novembre 2023 par NRJ, qui a rompu son contrat en janvier 2024, l’ancien animateur phare de la radio a obtenu ensuite le droit de travailler, à condition qu’il n’y ait pas de public dans son studio. Son arrivée a indigné plusieurs organisations féministes, dont les Femen qui ont manifesté devant les locaux des médias du groupe Bolloré.
Quatre activistes s’y sont rendues « équipées pour traiter les déchets particulièrement toxiques et non recyclables en prolifération libre, au sein du groupe de médias-poubelles français : Lagardère », précise le collectif sur ses réseaux sociaux visant directement le groupe qui possède les radios Europe 1, Europe 2 et RFM et qui appartient à Vincent Bolloré. « La place de ces ordures présumées n’est pas à l’antenne mais à la benne », fustige la publication accompagnée d’une photo des quatre militantes.
Dans leur story, les FEMEN partagent également une pétition contre le retour de Cauet à l’antenne. « Ce retour à l’antenne est un mépris total pour la parole des plaignantes. C’est aussi un message clair envoyé à toutes les personnes qui ont osé parler : on peut accuser un homme public de violences sexuelles, il continue malgré tout à faire carrière, à être exposé, applaudi, payé », souligne l’association MeTooMedia, à l’origine de cette initiative.
Une situation « inacceptable pour les victimes » face à laquelle est demandée la suspension de l’animateur « le temps de la procédure judiciaire » et une prise de position ferme « du duo Lagardère/Bolloré » contre les violences sexistes et sexuelles.
L’animateur est mis en examen depuis mai 2024 pour des viols et une agression sexuelle dont l’accusent quatre femmes, dont trois qui étaient alors adolescentes, entre 1997 et 2014. Il a également porté plainte pour tentative d’extorsion de fonds et dénonciation calomnieuse dans une affaire qui sera jugée le 26 juin prochain à Nanterre. « Je laisse la justice faire son travail, dans un timing qui est le sien et qui n’est pas le nôtre, en espérant que tout cela soit balayé le plus rapidement possible », plaide de son côté Sébastien Cauet dans un entretien accordé au Parisien ce dimanche 27 avril.
Cauet veut « Make Europe 2 Great Again »
Selon l’animateur, c’est la radio appartenant au groupe Lagardère qui est venu le chercher. « J’avais régulièrement des propositions, mais, cette fois-ci, c’était le bon moment. Si je peux rendre service, je suis là… », confirme l’animateur. « Sébastien Cauet est présumé innocent. Cela fait partie des fondamentaux de notre société. On ne peut pas accepter qu’à partir du moment où quelqu’un est montré du doigt par qui que ce soit, la justice n’ait pas besoin d’être rendue… », justifie le directeur général des radios appartenant à Vincent Bolloré, qui qualifie les faits de « petits problèmes ». Alain Liberty promet néanmoins de « tirer les conclusions » qui s’imposent si l’animateur venait à être condamné.
En attendant, le dirigeant annonce une campagne de promotion « massive » autour de l’animateur. Et pour cause, Europe 2 traverse une saison catastrophique, cumulant moins d’un million d’auditeurs par jour. Ce coup de poker médiatique se déroule alors que la précédente matinale animée par Benjamin Castaldi peinait à dépasser les 70 000 auditeurs de moyenne.
« Avant la remontada, il y a eu la descentada. On est au fond de la piscinada, je suis en train de changer le filtre de la piscine, je refais le niveau mais on va y arriver », a ironisé Cauet lors du début de sa nouvelle émission. « Make Europe 2 great again », a même exhorté l’animateur s’inspirant explicitement du slogan de Donald Trump.
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