Culture

Ce faux conte de fées dresse un portrait grinçant des États-Unis aujourd’hui

CINÉMA – Dans Alice aux pays des merveilles, la jeune Alice tombe par mégarde dans le terrier du lapin blanc. L’héroïne de The Sweet East, elle, y va de son plein gré. Le film de Sean Price Williams, qui sort au cinéma ce mercredi 13 mars, est présenté comme une variation du célèbre conte de Lewis Carroll au sein d’une Amérique fracturée.

CINÉMA – Jacob Elordi n’a pas fini de conquérir Hollywood. Alors qu’il est actuellement à l’affiche du film Priscilla de Sofia Coppola, Jacob Elordi passera bientôt devant la caméra de Guillermo del Toro. L’acteur australien, qui a fait sensation dans Saltburn, sera à l’affiche du film Netflix adapté du roman Frankenstein.

Guillermo del Toro, en contrat avec le géant du streaming, proposera sa vision du roman de Mary Shelley publié en 1818. Le réalisateur de Pinocchio, qui a écrit le long métrage, sera également à la production aux côtés du Canadien J. Miles Dale. Ce dernier avait déjà travaillé avec Guillermo del Toro sur Le Cabinet de curiosités, aussi sur Netflix.

Andrew Garfield devait initialement jouer Frankenstein

L’acteur Andrew Garfield, initialement annoncé pour camper le rôle du monstre de Frankenstein, a finalement quitté le projet pour cause de conflit d’emploi du temps, selon Deadline.

Aux côtés de Jacob Elordi, on retrouvera Oscar Isaac (Dune) pour incarner le scientifique de génie Victor Frankenstein. Mais également Mia Goth (X), Christoph Waltz (007 Spectre), Felix Kammerer (À l’Ouest, rien de nouveau) et David Bradley (After Life), ainsi que Lars Mikkelsen (Ahsoka).

Le film racontera comment le talentueux et impitoyable docteur Victor Frankenstein a donné vie à un monstre après une expérience. Une création qui le conduira à sa perte.

En 2023, Guillermo del Toro avait reçu l’Oscar du meilleur film d’animation pour Pinocchio. Aucune date de sortie pour Frankenstein n’a encore été dévoilée.

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Lillian, une jeune lycéenne jouée par la magnétique Talia Ryder, est en voyage scolaire à Washington lorsqu’elle décide de quitter ses camarades de classe immatures pour partir à l’aventure. Sur son chemin, qui traverse la côte est américaine, elle va faire la rencontre de personnages tous plus extrêmes les uns que les autres, à leur façon.

The Sweet East se regarde comme une fable. Un nouveau chapitre s’ouvre dès lors que Lillian change de compagnons de route, tous plus hauts en couleurs que le Chat du Cheshire et le Chapelier fou. Ce premier film indépendant s’offre deux des jeunes acteurs les plus en vue du moment, Ayo Edebiri, popularisée par The Bear, et Jacob Elordi, star de Saltburn.

Un portrait grinçant des États-Unis aujourd’hui

Avant de passer derrière la caméra, Sean Price Williams a longtemps travaillé comme directeur de la photographie et ça se voit. L’image grainée du film donne l’impression de regarder un rêve aussi esthétique que dérangé. Son héroïne s’ennuie de tout et on découvre les États-Unis à travers ses yeux d’adolescente curieuse mais blasée. Son récit d’émancipation commence lorsqu’une fusillade éclate dans le bar karaoké où elle se trouve avec sa classe.

Lillian prend la fuite avec un groupe d’Antifas et découvre leur vie isolée dans une maison/squat de Baltimore. Elle rencontre ensuite Lawrence, joué par Simon Rex, lors d’un meeting secret de suprémacistes blancs. Contrairement aux barbus tatoués de drapeaux conférés, Lawrence est un néonazi sophistiqué. Ce professeur universitaire de littérature américaine se présente comme un intellectuel respecté et respectueux, même si son attirance pour la lycéenne ne laisse aucun doute.

La jeune femme en fugue va ensuite croiser la route de cinéastes à New York qui voient en elle un talent inné. Elle se retrouve embarquée sur le tournage d’un film avec Jacob Elordi en starlette du cinéma, cible des paparazzis. Ayo Edebiri et Jeremy O. Harris en artistes « woke » sont le duo le plus comique du film. Ils sont tout aussi clichés et excessifs dans leur façon de penser, mais comme ils n’ont rien de dangereux, on rit plus volontiers.

Cette Alice au pays des merveilles moderne terminera son voyage initiatique dans le Vermont, au milieu d’un camp de fervents musulmans, fans de musique électronique, avant de retrouver sa Caroline du Sud natale.

« The Sweet East » laisse un goût amer

Tous ces groupes n’ont en apparence rien à voir entre eux, et se détestent même pour certains. Mais les étapes de son road trip ont un point commun qui sautera peut-être plus aux yeux des spectateurs Européens qu’Américains : les armes à feu sont omniprésentes dans le film. En quelques semaines à peine, Lillian est témoin de plusieurs fusillades.

Ses caricatures n’épargnent personne : l’extrême gauche comme l’extrême droite en prennent pour leur grade, tout comme toutes les classes sociales. Mais le film n’apporte pas un regard critique sur ce problème. D’un extrême à un autre, le réalisateur de The Sweet East ne prend jamais parti.

Le film fait le portrait grinçant d’un pays divisé, où la violence semble normalisée. Mais la morale de cette fable n’arrive jamais. C’est peut-être la raison pour laquelle The Sweet East est filmé comme un conte de fées. Pour mieux faire oublier la réalité dont il s’inspire.

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