Ce film avec Alexander Skarsgard dans une relation BDSM est le plus fou (et hot) de Cannes
FESTIVAL DE CANNES – On avait le pressentiment que ce premier film sélectionné pour Un Certain Regard avait du potentiel. Pillion, avec Alexander Skarsgard et Harry Melling, se révèle être l’une de nos coups de cœur surprise de ce 78e Festival de Cannes. Le long-métrage du jeune réalisateur britannique Harry Lighton est tout ce qu’on aime : drôle, beau, émouvant et profondément intelligent.
Pillion suit la rencontre de Colin et Ray. Colin est timide, pas très bien dans ses baskets et, vit avec des parents très enveloppants qui tentent de l’aider à trouver un petit ami. Lorsqu’il croise le regard de Ray dans un bar, sa vie bascule. Ce dernier, taciturne géant musculeux, est membre d’un groupe de bikers gays pratiquant le BDSM. Ray est dominant et va Colin accepte de devenir son soumis.
Ses débuts sont hésitants, mais Colin se plie aux exigences de Ray : il cuisine, fait le ménage, dort sur le tapis, lui donne son corps quand ce dernier l’exige. Il porte fièrement une chaîne cadenassée autour du cou, dont Ray lui, arbore la clé. Petit à petit, une routine s’installe entre les deux hommes. Liste des courses, gratin dauphinois pour le dîner, cadeau d’anniversaire, balades à moto, week-end à la campagne (option cuir et latex) avec leur bande de bikers, petites attentions.
Harry Lighton offre ici aux spectateurs le portrait presque banal d’un couple vraiment pas comme les autres. Mais, comme dans tous les couples, l’équilibre est précaire, surtout lorsque Colin réalise qu’il en veut plus. En cela, le réalisateur vient illustrer la fragilité d’une relation lorsque le rapport de force est trop inégal. Il ne nous dit pas que tous les couples fonctionnent de cette façon, les parents de Colin semblent eux fonctionner à merveille et ne comprennent d’ailleurs pas l’attitude de leur fils. Il nous met en garde : les besoins des deux parties doivent être respectés.
Casting 5 étoiles pour Pillion
Pour incarner ses deux protagonistes, le réalisateur a choisi Alexander Skarsgard, comédien suédois multirécompensé et très connu du grand public pour ses rôles dans True Blood, Big Little Lies ou Succession. Il excelle dans le rôle du mutique dominant qui se fait un plaisir de faire mariner Colin (et les spectateurs) avant de daigner lui accorder un sourire ou une caresse. Mais il n’a pas un cœur de pierre, au contraire.
C’est Harry Melling qui campe Colin. Révélé dans la saga Harry Potter, le comédien britannique s’est depuis longtemps émancipé de son rôle de Dudley. Il prouve avec ce rôle tout en nuances qu’il est un nom sur lequel il va falloir compter, capable de jouer la naïveté, le désir, la colère et la tristesse.
Pillion est un film multifacettes. Très « chaud », il n’est pas (du tout) tout public. Les scènes de sexe ne sont pas douces, mais ne manquent pas de sensualité pour autant. C’est également un film d’amour et film sur le passage à l’âge adulte, celui de Colin qui s’émancipe et découvre aux côtés de Ray qu’il est et aime être soumis. Enfin, Pillion est (presque contre toute attente) une comédie à l’anglaise, dans laquelle on rit beaucoup. Bref, vous l’aurez compris, Pillion a mis un bon coup de fouet à la Croisette. Sans mauvais jeu de mots.
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