Ce film avec Kate Winslet plonge dans les yeux de la plus célèbre photographe de guerre
CINÉMA – Ses clichés ont fait le tour de la planète et sont entrés dans l’Histoire. Elizabeth Lee Miller est aujourd’hui considérée comme une figure incontournable du photoreportage de guerre. Le film Lee Miller réalisé par Ellen Kuras avec Kate Winslet dans le rôle-titre sorti ce 9 octobre au cinéma, rappelle que l’ancien top model américain n’y est pas parvenu par hasard.
Lee Miller retrace environ une décennie de la vie de la célèbre photographe disparue en 1977. Ellen Kuras a choisi de mettre de côté les débuts de Lee Miller comme mannequin pour Vogue, et ses années passées aux côtés de Man Ray. Le récit débute en 1938, lorsque Lee fait la rencontre de l’artiste britannique Roland Penrose (Alexander Skarsgård) et décide de s’installer avec lui à Londres.
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Après des débuts comme photographe de mode pour l’édition britannique de Vogue, le destin de Lee Miller bascule en même temps que celui de la planète. En 1942, elle obtient une accréditation de l’armée américaine pour couvrir officiellement le conflit, d’abord à Londres (où elle immortalise le bombardement « le Blitz » et ses conséquences), avant de se rendre sur le front.
Mais Lee Miller n’est pas un film de guerre comme les autres. S’il n’omet rien de la violence du conflit, il met en évidence le destin d’une femme en particulier, mais aussi de toutes les femmes durant la Seconde Guerre mondiale.
La pugnacité de Lee Miller
« Je veux juste remplir mon rôle, pourquoi les hommes décideraient ce qu’il en est ? », énonce le personnage. Lee Miller est en effet avant tout un portrait. Celui d’une femme qui voulait faire, voir et montrer par elle-même à une époque où – dans la sphère privée comme dans la sphère publique – la gent féminine n’avait que très rarement voix au chapitre. Sous les traits de l’actrice oscarisée Kate Winslet, Lee Miller ne cesse de revendiquer justement, cette voix.
Le long-métrage retrace ainsi les tractations complexes de la photographe pour obtenir le droit de couvrir la guerre d’une part. Puis, son insistance auprès de sa rédactrice en cheffe Audrey Withers (Andrea Riseborough) pour partir sur le terrain de conflit. Une fois sur place, le film montre sa ténacité face aux refus répétés de la laisser accéder aux lieux qu’elle aspire à immortaliser, comme la ville de Saint-Malo subissant les assauts des forces allemandes. Lee Miller n’hésite pas à se cacher, à se grimer en homme pour pénétrer dans la tente de presse du camp américain, alors interdite aux femmes.
Lee Miller est aussi celle qui « emprunte » une jeep de l’armée pour parcourir plusieurs milliers de kilomètres à travers l’Europe, et être la première à capturer en photo l’horreur des camps de concentration de Buchenvald et Dachau. Une photographe qui a dû se battre pour que ses images soient publiées dans l’édition américaine de Vogue avec comme titre BELIEVE IT, afin que le monde découvre ce qu’elle avait vu de ses propres yeux.
Enfin, le film n’omet pas l’une des séquences pour lesquelles Lee Miller est entrée dans l’histoire du photoreportage. En 1945, en compagnie du photographe de Life Magazine, son compagnon de route David Scherman (Andy Samberg), Lee Miller pénètre dans l’appartement d’Hitler à Munich et pose nue dans la baignoire du Führer à côté d’une photographie de celui-ci.
Les femmes devant l’objectif de Lee Miller
Lee Miller fait aussi, à travers l’objectif de la photographe, le portrait de toutes les femmes. Initialement mannequin, c’est en effet par la photo de mode que Lee Miller commence sa carrière. Lorsque la guerre se déclare à travers le continent, c’est au départ les femmes que Lee Miller immortalise au milieu des décombres, les mères, les épouses, les travailleuses.
Puis, elle pointe son appareil photo vers celles qui sont engagées dans le conflit. Sur la base de l’armée, elle immortalise leurs portraits mais aussi les culottes et les bas en train de sécher pudiquement sur un fil. Une façon pour elle de mettre en avant la présence des femmes trop souvent invisibilisée dans une guerre « masculine ».
Enfin, Lee Miller vient capturer la réalité des femmes en temps de guerre et notamment les violences sexuelles inévitables même après la Libération, ou encore les accusations de collaboration et l’humiliation des femmes tondues. La motivation de son travail : montrer une vérité que la communication en temps de guerre tentait de cacher, « pour permettre aux gens d’aller de l’avant » comme le dit Audrey Withers.
Lee Miller, avec également au casting Marion Cotillard, Zita Hanrot, Josh O’Connor et Noémie Merlant, sort en salles ce mercredi 9 octobre. Kate Winslet est la coproductrice de ce film, une première pour la star de Titanic. Un projet très personnel donc, qui a mis huit ans à voir le jour et que l’actrice voulait absolument confier à une réalisatrice, « parce qu’il était inimaginable qu’un homme raconte cette histoire ».
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