Culture

Ce que le créateur de « Succession » a pris de Musk et Zuckerberg pour son nouveau film

CINÉMA – Une première très attendue. Après avoir reçu une ribambelle de récompenses pour les quatre saisons de Succession – 19 Emmy Awards et 9 Golden Globes – le créateur de la série Jesse Armstrong sort son premier film, ce dimanche 1er juin, sur la plateforme HBO Max.

Dans ce long-métrage intitulé Mountainhead avec Steve Carrel, Jason Schwartzman ou encore Ramy Youssef, le réalisateur s’attaque une nouvelle fois aux ultras-riches. Après les affaires d’héritage autour d’un empire médiatique, sa nouvelle satire s’inspire de l’univers des milliardaires de la tech.

« J’ai écrit une critique de livre sur Sam Bankman-Fried, le fraudeur de la crypto [condamné à vingt-cinq ans de prison en 2024, ndlr], puis j’ai lu de plus en plus sur la technologie », a-t-il partagé durant le Hay Festival comme le rapporte la BBC, ce vendredi 29 mai. « Et j’ai commencé à écouter des podcasts de personnalités importantes comme Elon Musk, Mark Zuckerberg et Sam Altman. Mais aussi de niveau intermédiaire et même de niveau inférieur [dans ce domaine] – c’est un écosystème ».

« Je n’arrêtais pas de penser à la voix de ces gens. J’adore apprendre le vocabulaire. Pour moi, ça ouvre des portes une fois que je les entends parler », a détaillé le réalisateur. « Et comme il semble que les entreprises d’IA nous volent une grande partie de notre travail acharné pour entraîner leurs modèles, j’ai pensé à récupérer le leur [grâce aux contenus des podcasts] ! » .

Quelques jours auparavant, il confiait déjà au Financial Times son « obsession » pour les ouvrages biographiques de ces entrepreneurs, dont celle de Peter Thiel, et pour les podcasts du milieu comme All-in et celui de Lex Fridman.

Un film très lié à son époque

Mountainhead suit le week-end de poker annuel réunissant quatre milliardaires de la tech dans un manoir, alors même que l’entreprise du plus riche d’entre eux vient de déclencher une crise mondiale liée à l’intelligence artificielle.

Un film dont le sujet principal ne diffère pas tant que ça du sujet de sa précédente création. « Les gens commencent par demander : “Pourquoi refaites-vous une fiction sur les riches ?” Et c’est une question légitime (…) Je pense que c’est parce que je m’intéresse au pouvoir, je ne pense pas que ce soit seulement une question de richesse », a expliqué le réalisateur, toujours dans les propos rapportés par la BBC. Pour Jesse Armstrong, son film, comme Succession, porte en réalité sur « la raison pour laquelle le monde est comme il est, et qui détient le pouvoir ».

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Un premier long métrage écrit et tourné à très grande vitesse. « Je l’ai présenté en décembre et je l’ai écrit en janvier… J’ai continué à le réécrire pendant la préproduction, puis je l’ai tourné en 22 jours, puis je l’ai monté », a-t-il précisé. « Nous avons terminé (le montage) il y a seulement une semaine et c’est à la télé ce week-end ! ».

Il faut dire que c’était l’une des volontés du réalisateur : souligner les craintes actuelles face au développement rapide de l’intelligence artificielle. « Je voulais écrire ce film dans le même état d’esprit dans lequel vous pourriez être en le regardant, donc je voulais le faire rapidement », a-t-il conclu.