Ce qu’on sait des accusations contre P. Diddy, visé par une nouvelle plainte pour viol
JUSTICE – Les accusations contre P. Diddy s’accumulent. Une femme du nom de Thalia Graves est sortie du silence, mardi 24 septembre, pour porter plainte contre le célèbre rappeur américain, qu’elle accuse de l’avoir « violée avec brutalité » en 2001 dans les studios de sa maison de production Bad Boy Records, à New York, avec l’aide d’un complice.
Daprès sa plainte, elle aurait été droguée et ligotée par ses deux agresseurs. Lesquels auraient enregistré la scène dans une vidéo, avant de la faire circuler. « Je suis heureuse qu’il soit enfermé, mais ce n’est qu’un soulagement temporaire », a déclaré la plaignante lors d’une conférence de presse depuis le cabinet de son avocate à Los Angeles.
Avant d’ajouter : « La douleur ressentie à l’intérieur quand on a subi une agression sexuelle est incroyablement profonde, et difficile à exprimer. Cela va bien au-delà des blessures physiques. »
Le témoignage de Thalia Graves s’ajoute aux nombreux autres contre Sean Diddy Combs, figure influente du monde du hip-hop visée par une dizaine de plaintes pour viols ou agressions sexuelles qui ont conduit à son arrestation à la mi-septembre dans un hôtel de Manhattan. Le HuffPost fait le point.
· La plainte de Cassie
Les premiers soupçons d’agressions sexuelles contre le rappeur, également connu sous les noms de Puff Daddy, P. Diddy ou plus récemment de Brother Love, remontent aux débuts de son ascension dans les années 1990 mais c’est son ex-compagne, la chanteuse de R & B Cassie, qui a été la première à briser le silence à la mi-novembre.
Dans une plainte déposée au civil, elle l’accuse d’un viol en 2018 et dénonce une décennie de « comportement violent » et d’« exigences déviantes » de sa part, comme des relations sexuelles avec des travailleurs du sexe. Cette affaire s’est résolue, moins de 24 heures après le dépôt de la plainte, par un arrangement financier et un accord confidentiel.
· Les autres accusations
Depuis, dix plaintes ont été déposées contre P. Diddy. Une ancienne actrice de films X, Adria English, l’accuse notamment de s’être servi d’elle « comme d’un pion sexuel pour le plaisir et le bénéfice financier d’autres personnes », entre 2004 et 2009. Une autre femme affirme avoir été violée collectivement par le rappeur et deux autres hommes lorsqu’elle avait 17 ans.
Quant au producteur de musique Lil Rod, il l’accuse de harcèlement et d’attouchement sexuels. Le rappeur l’aurait forcé en juillet 2023 à faire appel à « des travailleuses du sexe » et à « se livrer à des actes sexuels pour [son] plaisir » lorsqu’ils vivaient ensemble et travaillaient sur le nouvel album de l’artiste.
· La vidéo de l’InterContinental
Dans la presse, des éléments sordides ont éclaté au grand jour. Au mois de mai dernier, la chaîne américaine CNN a dévoilé et diffusé un montage d’images de vidéosurveillance où l’on peut voir Puff Daddy rouer de coups Cassie dans un couloir de l’hôtel InterContinental de Los Angeles.
Des images en date de 2016, liées à la plainte au civil déposée par son ex-compagne, qui « ne font que confirmer le comportement de prédateur de M. Combs », a ainsi dénoncé l’avocat de la chanteuse, Douglas Wigdor. Le principal concerné a dit, lui, assumer « l’entière responsabilité de [ses] actes dans cette vidéo », reconnaissant avoir eu un comportement « inadmissible ».
· L’enquête fédérale et la réponse de P. Diddy
La star du hip-hop est également sous le coup d’une enquête fédérale pour des faits de traite d’êtres humains et d’exploitations sexuelles. Ses domiciles avaient ainsi fait l’objet de perquisitions en Californie et en Floride, mais il s’est toujours défendu de ces accusations, qualifiées d’ailleurs d’« allégations écœurantes » émanant de personnes cherchant à se faire de l’argent facile.
L’avocat de P. Diddy a quant à lui évoqué une « chasse aux sorcières » avec une « surutilisation flagrante de la force militaire » lors des perquisitions aux domiciles de son client.
· L’arrestation
Il n’empêche. Le mardi 17 septembre, le producteur a été arrêté par la police à Manhattan. « Pendant des décennies », Sean Combs, alias « Puff Daddy », « a abusé, menacé et contraint des femmes et d’autres autour de lui à satisfaire ses désirs sexuels, protéger sa réputation et dissimuler ses actes », accuse l’acte d’inculpation.
Le procureur fédéral Damian Williams a décrit un système fondé sur la « violence » pour contraindre les femmes à avoir de « longues relations sexuelles avec des travailleurs du sexe », des scènes qu’il « enregistrait » et pendant lesquelles les victimes prenaient des substances comme de l’ecstasy, du GHB ou de la kétamine.
Ledit acte d’inculpation précise que le rappeur s’appuyait sur ses employés, « les ressources et l’influence de l’empire commercial multifacettes qu’il dirigeait et contrôlait pour créer une entreprise criminelle dont les membres se sont livrés (…) au trafic à des fins d’exploitation sexuelle, au travail forcé, à l’enlèvement, à l’obstruction de la justice ».
· L’incarcération
Malgré une proposition de 50 millions de dollars, soit la valeur d’une de ses résidences à Miami, le juge Andrew Carter a rejeté l’appel des avocats de l’artiste pour qu’il remette en cause sa détention provisoire. Le rappeur et puissant producteur reste en prison à la suite de son incarcération, dans l’attente d’un procès.
Celui qui s’efforçait de redorer son blason ces dernières années avec un nouveau surnom, Brother Love, a amassé une fortune considérable en plus de trois décennies dans le milieu de la musique avec une image bling-bling, exhibant diamants, yachts et costumes sur mesure. Il a fait l’objet d’allégations de violences dès les années 1990, bien qu’aucune condamnation majeure n’ait jamais été prononcée contre lui.
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