Dans cette dystopie, Stephen King imaginait 2025 et les ressemblances sont glaçantes
LITTÉRATURE – Nostradamus n’a qu’a bien se tenir. Si Stephen King est connu pour être le « maître de l’horreur », la science-fiction est une autre corde à son arc. À l’occasion du passage en 2025, se replonger dans l’œuvre de l’écrivain américain aujourd’hui âgé de 77 ans réserve son lot de surprises sur la manière dont il voyait évoluer le monde il y a plusieurs décennies.
Car c’est en 2025 que se déroule l’un de ses romans d’anticipation, Running Man, publié en 1982 sous son pseudonyme Richard Bachman et traduit en France en 1987 aux éditions Albin Michel. Si elle ne fait pas partie de ses best-sellers, cette dystopie offre un regard inattendu sur la manière dont Stephen King imaginait le monde au premier quart du XXIe siècle.
L’histoire de Running Man ? C’est celle de Ben Richards, un père de famille au chômage évoluant dans une Amérique qui a basculé dans la dictature. La télévision est omniprésente, diffusant une émission de traque humaine suivie par des millions de téléspectateurs sur une chaîne unique qui fait immédiatement penser au télécran de George Orwell. Pour payer le traitement médical de sa fille Cathy, l’homme se retrouve contraint de servir de proie dans ce jeu de la mort.
Le divertissement jusqu’à la mort
La crainte d’un basculement autoritaire qui fait écho aux inquiétudes bien réelles quant à l’équilibre démocratique aux États-Unis en 2025, alors que Donald Trump retournera à la Maison Blanche en ce début d’année avec les pleins pouvoirs, du Congrès au Sénat en passant par la Cour suprême.
Même chose pour la fascination actuelle du public pour les « jeux » de survie. Un phénomène caricaturé par la série Squid Game et qui se développe désormais dans le monde réel – les meurtres en moins. Que ce soit dans les vidéos du plus gros youtubeur mondial Mr Beast ou avec l’adaptation en jeu télévisé de Squid Game par Netflix (The Challenge). Le phénomène est tel que David Fincher, cinéaste américain adepte de l’exploration de la noirceur de l’âme humaine, prépare aussi en 2025 une adaptation américaine de la série d’origine coréenne.
La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.
Le concept de traque humaine dépeint dans Running Man n’est pas très éloigné non plus sans rappeler la purge suggérée par Donald Trump durant sa campagne. Lors d’un meeting en Pennsylvanie en septembre dernier, le candidat républicain a estimé qu’une journée de violences et de représailles policières pourrait permettre de mettre fin à la criminalité « immédiatement ».
Les maux de l’Amérique
Au-delà de ces parallèles, le livre de King imagine un monde pas si éloigné du nôtre sur de nombreux autres points. Le meilleur exemple mêle deux thématiques particulièrement actuelles : la maladie de Cathy, causée par la pollution atmosphérique mondiale, oblige son père a s’engager dans ce jeu de la mort de 30 jours. De quoi renvoyer à l’actualité américaine, où Donald Trump a promis de quitter à nouveau l’Accord de Paris pour le climat et où le système de santé inégalitaire pousse parfois à des gestes extrêmes.
Comme celui du jeune Luigi Mangione, arrêté en décembre après avoir abattu le PDG de l’assurance santé United Healthcare. Un geste qui semble avoir été motivé par sa rancœur contre les injustices de ce système de santé. Dans Running Man, King évoque le combat personnel de son héros comme devenant progressivement le fruit d’une lutte pour le plus grand nombre : « Il luttait maintenant pour toutes les victimes de la pollution et d’un système injuste. »
Définitivement dans l’air du temps, Running Man a connu une adaptation sur grand écran en 1987, bien que relativement éloignée du roman. Le film avec Arnold Schwarzenegger ne se déroulait pas en 2025, mais en 2019. Ce ne sera pas le cas du Running Man d’Edgar Wright, réalisateur de la Trilogie du Cornetto, Last Night in Soho ou Scott Pilgrim : sa nouvelle adaptation avec Glen Powell se veut plus fidèle au roman de King et sortira en fin d’année… 2025.
À voir également sur Le HuffPost :
La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.