Culture

Dans l’industrie du cinéma français, les scénaristes obtiennent un accord majeur

CINÉMA – C’est un accord de haute lutte obtenu ce mercredi 15 octobre par les scénaristes français de longs-métrages de fiction. Sous l’égide du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), ceux-ci ont désormais l’assurance d’avoir une rémunération minimum, a annoncé le ministère de la Culture.

Cet accord prévoit un minimum garanti pour les scénaristes – y compris si le projet de film ne va pas au bout – de 17 000 euros brut minimum pour un auteur seul.

« L’écriture est le cœur de notre création et de son renouvellement : il est donc dans l’intérêt général de la filière que le rôle des auteurs soit pleinement reconnu et que leur rémunération reflète ce rôle », a réagi dans un communiqué le président du CNC, Gaëtan Bruel.

Signé par toutes les organisations représentatives des producteurs de cinéma ainsi que les organisations de scénaristes, il est l’aboutissement de plusieurs années de discussions, selon plusieurs participants au dialogue.

Faire apparaître le nom du scénariste au début du générique

« La filière tout entière, en se rassemblant autour de cet accord, a fait la démonstration d’un esprit de responsabilité collective », a salué la ministre de la Culture Rachida Dati dans un communiqué, y voyant « la clé du renouvellement et de la diversité de notre création ».

Pour la Société des réalisateurs et réalisatrices de films (SRF), cet accord « représente une amélioration pour 35 % des réalisateurs-écrivant et 63 % des scénaristes d’un premier long métrage ». Pour autant, ce minimum ne doit pas devenir « une norme, mais bien un plancher limitant les abus », a-t-elle prévenu.

Une part importante de ce minimum garanti doit être versée dès les premières étapes de l’écriture du film. Les scénaristes auront aussi droit à une rémunération complémentaire, en fonction des financements obtenus par le film. Ils seront enfin intéressés aux recettes des films, une fois ceux-ci amortis.

Cet accord « permettra de lutter contre la précarité grandissante des auteurs », a déclaré la co-présidente du SCA (scénaristes de cinéma associés), Marion Desseigne.

D’autres dispositions prévoient de faire apparaître le nom du ou des scénaristes au début du générique des films lorsque le nom du réalisateur et du producteur y figure, ainsi que sur les affiches et dossiers de presse.