En Allemagne, une chanson générée par l’IA avec des clichés racistes se hisse au Top 50
RACISME – Après son buzz sur les réseaux sociaux, la popularité de cette chanson parodique allemande ne cesse de croître, tout comme la controverse autour de sa création et de ses paroles. Le morceau a été entièrement généré par l’intelligence artificielle (IA), à l’exception du texte. Les paroles sont l’œuvre du créateur Josua Waghubinger, Butterbro sous son nom de scène, qui n’a pas hésité à reprendre de nombreux stéréotypes racistes sur les immigrés.
Intitulée « Verknallt in einen Talahon » en allemand, le titre de la chanson signifie « Coup de foudre pour un talahon » en français. Le dernier mot étant un terme péjoratif pour désigner les jeunes hommes allemands issus de l’immigration, rapporte The Guardian. La chanson se veut ainsi être une parodie du schéma classique de la musique pop des années 60 où les « gentilles filles » craquent sur les « méchants garçons ».
3,5 millions d’écoutes sur Spotify
Mais les clichés racistes n’ont pas empêché le morceau de se hisser à la 48e place des chansons les plus écoutées en Allemagne. Il a même atteint le numéro trois du Top 50 Global de Spotify avec 3,5 millions d’écoutes, une première pour une création musicale générée par une IA. Car la chanson est le produit de l’IA générative Udio, qui n’a besoin que de quelques commandes textuelles pour tout faire, de la musique au graphisme. Et ce dernier reflète bien les paroles du morceau.
Sur la pochette, on peut voir une jeune femme blonde entourée d’un groupe de jeunes hommes issus de l’immigration dont se moque la chanson. Ils portent « une ceinture Louis (Vuitton), un sac Gucci et des baskets Air Max », « sentent comme un magasin de parfums entier » et sont « plus doux que du baklava », selon les paroles remplies de clichés racistes.
Un terme raciste à ne pas normaliser
Un texte qui est loin de faire rire tout le monde. Le terme péjoratif utilisé dans le titre est notamment pointé du doigt, car considéré comme particulièrement problématique par une partie de la population allemande. « Les partis de droite, par exemple, utilisent ce terme (…) pour attiser l’islamophobie et la xénophobie », a déploré Felicia Aghaye, journaliste allemande pour le magazine musical Diffus. Avant d’accuser la chanson de normaliser une insulte aux origines racistes, « que Butterbro ne semble pas saisir ».
Selon ce dernier, le but n’était pas de discriminer une partie de la population, mais de se moquer des « comportements ouvertement machos » de ces jeunes hommes. Butterbro reconnaît néanmoins que son objectif premier était de faire le buzz sur les réseaux sociaux, un « défi » qu’il s’était lui-même lancé. Volontairement ou non, il a en tout cas créé une véritable polémique avec son tube de l’été.
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