En marge des JO de Paris, le CIO vote la création des premiers JO de l’e-sport
SPORT – Le jeu vidéo obtient (enfin) son titre de noblesse. C’est une décision historique qui s’est jouée ce mardi 23 juillet à Paris, en marge du lancement des JO de Paris 2024, lorsque le CIO a voté à l’unanimité la mise en place des Jeux olympiques de l’e-sport en Arabie saoudite.
À partir de 2025 et jusqu’en 2037, c’est donc le pays de la péninsule arabique qui a été désigné −sans grande surprise − pour accueillir cette nouvelle forme de compétition olympique, décorrélée des JO classiques. Pour cette décision inédite du CIO, c’est donc un monopole temporaire de douze ans dont bénéficiera la monarchie pétrolière.
Ce partenariat avec l’Arabie saoudite a été entériné par un vote à main levée et sans abstentions ni oppositions, quelques jours seulement après l’annonce de cette entente à long terme entre l’instance de Lausanne et le comité national olympique saoudien. « Il y aura des Jeux de sports physiques et des Jeux de sports électroniques », a ainsi résumé face à l’assemblée David Lappartient, président de la commission de l’e-sport au sein du CIO, chargée depuis octobre 2023 de réfléchir à un événement dédié.
Reste maintenant à savoir quand auront lieu ces nouveaux JO. Pour l’heure, David Lappartient table sur une organisation « tous les deux ans », soit chaque année impaire non-olympique. Néanmoins, aucune décision ne semble définitivement arrêtée : « on verra comment tout ça peut être concrétisé par nos amis saoudiens ».
Quant aux amateurs de jeux vidéo, ils devront encore se montrer patients pour découvrir les différents jeux qui seront sélectionnés par le CIO pour inaugurer les tout premiers Jeux olympiques de l’e-sport de l’histoire.
Ambition monstre
Le président du CIO Thomas Bach a par ailleurs confirmé ce mardi que la structure de ces Jeux de l’e-sport serait « totalement séparée » de celle des Jeux classiques, et qu’ils seraient financés à part. L’attribution des droits TV donnera d’ailleurs une bonne idée du potentiel économique du secteur.
Avec ce tour de force, Riyad poursuit donc son objectif de devenir une nation d’envergure sur la scène sportive internationale. Une ambition engagée depuis plusieurs années déjà, avec l’organisation et l’accueil de multiples compétitions sportives allant du football à la Formule 1. L’Arabie saoudite est d’ailleurs la seule nation encore en lice pour décrocher en fin d’année le Mondial 2034 de football.
Conscient des polémiques qui entourent la montée en puissance sportive du royaume du Golfe, soupçonné par ses détracteurs de chercher à détourner l’attention internationale de ses violations des droits humains, le président du CIO a aussi assuré que ce partenariat serait « en totale conformité avec la Charte olympique et les valeurs olympiques ».
Le pays a pourtant du chemin à faire pour devenir une figure de proue du sport à l’international, et ainsi respecter l’ensemble des conditions du CIO. Dix jours avant d’entériner cette décision pour l’e-sport, le CIO avait rappelé que l’Arabie saoudite avait encore beaucoup à faire pour un « développement rapide » du sport féminin saoudien et engager les « réformes réglementaires » garantissant une représentation féminine au sein des conseils d’administration de toutes les fédérations sportives (« plus de 100 femmes nommées, dont sept présidentes de fédération »). Ceci, sans oublier l’égalité de rémunération pour les athlètes hommes et femmes sélectionnés en équipe nationale.
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