« F1 » a donné à Brad Pitt sa plus grande « montée d’adrénaline », à nous un peu moins
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CINÉMA – Formule facile. Après avoir filmé Tom Cruise depuis le cockpit d’un avion de chasse dans le dernier Top Gun, le réalisateur Joseph Kosinski a installé Brad Pitt au volant d’une voiture lancée à 300 km/h sur les circuits les plus mythiques pour F1. Le blockbuster de 2h35 convainc pour ses scènes de courses immersives, beaucoup moins pour son scénario prévisible et trop léger.
Dans le long-métrage, au cinéma ce mercredi 25 juin, Brad Pitt incarne Sonny Hayes, prodige de la F1 au destin stoppé net après un accident 30 ans plus tôt, devenu un pilote indépendant, incontrôlable et imprévisible. Son ancien coéquipier joué par Javier Bardem le pousse à quitter le van où il vit pour revenir en piste et sauver son écurie au bord de la faillite.
Le vieux cheval fou doit alors former un duo avec une jeune étoile montante, Joshua Pearce (Damon Idris vu dans la série Snowfall) qui ne compte pas rester dans son ombre. Et d’imposer rapidement son style et ses manières sans aucune limite ou presque sur le circuit – au grand dam des équipes de l’écurie APXGP.
Qu’on se le dise, ce n’est pas du côté du scénario ou des dialogues qu’il faut attendre d’être séduit. L’histoire de l’outsider qui veut concurrencer le haut du classement n’est pas inédite, celle du beau mais vieux champion qui revient sur le terrain pour bousculer les choses et ravir au passage le cœur de la directrice technique, rare femme ingénieure, non plus.
Là où Joseph Kosinski réussit, une fois encore son pari, c’est plutôt lorsqu’il s’agit de plonger son spectateur au plus près de l’action. Passionné de F1 – il avait d’ailleurs déjà travaillé sur une version de Le Mans 66 avant que James Mangold reprenne le projet – le cinéaste tenait à filmer au plus près la vitesse des monoplaces, le bruit du vrombissement des moteurs et les émotions de ceux qui les pilotent.
Caméras ultra légères fixées sur les cockpits des voitures avec une dizaine d’angles de prises de vues différents, mais aussi voiture travelling ou hélicoptère : les plus de 200 millions de budget du blockbuster partis en essence (mais pas que) font leur petit effet. On prend un malin plaisir à voir Brad Pitt frotter les ailerons de ses concurrents pour appliquer son « plan chaos » et on se surprend à serrer les poings lorsqu’on le voit entrer bien trop vite dans un virage en dénivelé.
Brad Pitt au volant d’une « vraie » Formule 1
« On a fait en sorte que le film soit le plus authentique jamais tourné sur les sports mécaniques », assure dans les notes de production le champion Lewis Hamilton, qui a pris part au projet dès le début. Avec l’aval de Stefano Domenicali, PDG de la Formule 1, les équipes de tournage ont eu accès aux circuits les plus célèbres (du « temple de la vitesse » Monza à Abu Dhabi en passant par le Hungaroring), installé le stand de leur écurie fictive entre ceux de Ferrari et Mercedes, ou même mis deux voitures du film sur la ligne de départ du tour de formation à Silverstone.
Fan de voitures et de motos depuis toujours, Brad Pitt n’avait qu’une obsession après avoir signé pour le projet de Joseph Kosinski : « Ok, mais est-ce que je pourrai conduire les voitures pour de vrai ? », raconte-t-il à GQ. Son vœu a été exaucé. Pour toujours plus de réalisme, les acteurs ont piloté de vrai les bolides – après plusieurs semaines d’entraînement sur simulateur, puis sur le bitume dans des F3 et F2 déguisées en F1.
« Ces véhicules ont une telle force qu’on a le sentiment que sa tête va décoller de son corps. La puissance de ces voitures est stupéfiante, et je n’avais jamais connu une telle montée d’adrénaline », confie l’acteur star de 61 ans. Et de raconter avec régal que dans le mythique virage de l’Eau rouge sur le circuit belge de Spa, « l’impact est tel que votre colonne vertébrale se tasse sous l’effet des G, qui vous plaquent contre le plancher de la voiture. Ensuite, on attaque une sorte de virage en S, qui vous propulse vers le haut, tandis qu’il faut maintenir le cap. C’est un moment unique sur la piste. Les premières prises étaient inexploitables tellement je souriais jusqu’aux oreilles ».
Saupoudrez tout ça d’une bande originale mêlant la main du maître Hans Zimmer à des titres de Doja Cat, Burna Boy ou Rosé, et vous aurez un feel good divertissant qui sent l’essence et le bitume, nerveux sur le circuit mais un peu trop niais en coulisses à notre goût.