Culture

Face au « virus de la rumeur » le visant, Raphaël Quenard dit être « au clair »

CULTURE – « Tout cela est le fruit d’un goût du sang qui anime les gens. » L’acteur Raphaël Quenard a exprimé sa colère ce mardi 14 mai sur le plateau de l’émission Clique et dénoncé le « virus de la rumeur » au sujet d’une prétendue liste de personnalités du cinéma accusées de viols ou agressions sexuelles. Des rumeurs voulaient que cette liste, associée au mouvement #MeToo du cinéma français, aurait été sur le point d’être publié par le site d’information Mediapart à l’occasion du Festival de Cannes. Le site d’investigation a démenti lundi soir l’existence d’un tel document, et a démonté les rumeurs sur le sujet, diffusées à l’origine par un compte Twitter complotiste.

Dans son interview face au journaliste Mouloud Achour, qui l’interroge sur cette liste dans laquelle aurait figuré le nom de Raphaël Quenard, l’acteur s’est défendu. « Au début ça provoque un sentiment d’injustice et d’impuissance », réagi Raphaël Quenard, précisant qu’il parle « en (s)on nom propre ». « Il y a un sentiment d’impuissance et de colère qui est généré par le fait d’être associé à quelque chose dont on ne sait pas de quoi il retourne, qui n’est étayé par aucun fait, aucune accusation de quelque valeur que ce soit », regrette l’acteur à l’affiche de Le Deuxième Acte de Quentin Dupieux, présenté au Festival.

« Le fait même de la rumeur, c’est que je trouve qu’elle est initiée par des personnes qui sont habitées par une énergie noire, des personnes malveillantes », tacle-t-il. Et continue : « Le constat qu’on est obligé de faire, c’est qu’elle prolifère du fait d’inconscients qui répètent des “il parait que”. L’étape d’après ça devient une affirmation, et encore après ça devient une accusation. C’est une mécanique infernale qui vient causer du remous alors que ce n’est que du vent. »

« Une mécanique infernale »

Le problème, poursuit-il, c’est que « la diffamation et la calomnie peuvent se faire sans qu’il y ait de répercussions et de condamnations qui soient dignes de ce nom. Ce que ça coûte aux gens dans leur quotidien est infiniment de fois supérieur aux condamnations dérisoires sur lesquelles ça débouche ».

L’existence de cette rumeur ne doit pour autant pas faire oublier son point de départ, pointe Raphaël Quenard. Il voit même un « effet positif qui est de rappeler qu’on doit tous être intransigeants » sur le sujet des violences dans le cinéma français dont ont été victimes de nombreuses actrices ou femmes travaillant dans le milieu. « La base de ce truc-là, c’est qu’il y a des vraies gens qui sont victimes de vraies choses et que ceux qui se rendent coupables d’horreurs à leur endroit doivent nécessairement être condamnés et être mis hors d’état de nuire, insiste-t-il. Il n’y a pas l’ombre d’un doute là-dessus. »

S’il refuse de se voir en victime, il met toutefois en garde face à X (ex-Twitter) où de nombreuses fausses informations circulent et qui peuvent avoir de lourdes conséquences. « Combattre le harcèlement c’est nécessaire, mais ça ne doit pas avoir pour effet d’en initier d’autres, des harcèlements. Les gens qui sont l’objet de la rumeur, ils sont victimes d’une forme de harcèlement. Ça veut dire dix personnes qui t’appellent, des amis qui te convoquent et qui te disent : T’es sûr que t’as rien fait ? » Sûr de rien avoir à se reprocher, il assure avec sa gouaille habituelle : « Je dors comme un loir sur mes deux oreilles, parce que mon esprit est au clair. »

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