Finalement, Thomas Jolly abandonne son projet de grand spectacle le 14-Juillet à Rouen
NORMANDIE – Un projet qui ne faisait pas l’unanimité, finalement abandonné. Le spectacle sur lequel travaillait Thomas Jolly pour le 14-Juillet à Rouen « n’aboutira pas », faute de financements privés. Le directeur artistique des Jeux de Paris a aussitôt dénoncé un « discours de haine » ces derniers jours à son égard.
Thomas Jolly travaillait depuis décembre avec Thierry Reboul, directeur des cérémonies des Jeux olympiques et paralympiques en 2024, sur un spectacle de 1h30, intitulé 14.7, dont l’idée était de promouvoir les valeurs de la République. Ce projet représentait un investissement de 11 millions d’euros, dont six provenant de financements privés et cinq de fonds publics (ville et métropole).
Ses grandes lignes avaient été présentées la semaine dernière devant des élus. Pour être validé, il nécessitait un vote favorable de la mairie de Rouen et de la métropole, mais aussi la consolidation de partenariats privés, avait indiqué son entourage à l’AFP. « Le projet artistique […] n’aboutira pas », écrivent Thomas Jolly et Thierry Reboul dans une déclaration à l’AFP. « La part d’argent privé nécessaire à la tenue du projet n’est pas atteinte. Par conséquent, la part d’argent public envisagée pour ce projet n’est pas sollicitée », ajoutent-ils.
« Les élections approchent »
Tous deux ont en outre jugé « regrettable […] qu’une partie de la presse, ainsi que certains élus politiques, [aient] choisi de divulguer et de commenter ce projet avant même que sa faisabilité ne soit assurée ». Ils ont « œuvré au discrédit du financement public de la culture, à la dissension et défiance populaire, plutôt qu’à son unité, et ont ravivé, à l’égard de Thomas Jolly, un discours de haine, bien loin de toute considération budgétaire », déplorent-ils.
Plusieurs élus d’opposition s’étaient offusqués, dans la presse et sur les réseaux sociaux, du coût de la manifestation jugé trop élevé à leurs yeux. Dans un communiqué, le maire socialiste de Rouen et président de la métropole, Nicolas Mayer-Rossignol, qui défendait le projet, a fait valoir que cette manifestation « aurait permis de faire travailler des centaines d’artistes locaux, intermittents du spectacle, compagnies, établissements culturels, de mobiliser des milliers de bénévoles ».
Elle « aurait permis de faire rayonner notre territoire avec une mise en lumière exceptionnelle de nos artistes et acteurs locaux, de nos talents, de notre monde associatif et économique, de notre patrimoine », a-t-il insisté. Tout en déplorant qu’« une petite minorité politicienne [ait] préféré la polémique ». « Les élections approchent. Tout cela est navrant », a-t-il encore dit.
Lors de la cérémonie d’ouverture des JO, un tableau intitulé Festivité avait été pris pour cible par les milieux conservateurs et d’extrême droite, provoquant un déferlement de commentaires haineux sur les réseaux sociaux à l’égard du metteur en scène. Le 5 mai, le tribunal correctionnel de Paris a infligé des peines d’amendes et de prison avec sursis à l’encontre de sept personnes poursuivies pour ce cyberharcèlement.
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