Fumigènes, heurts… le concert d’un chef d’orchestre israélien perturbé à la Philharmonie
CULTURE – Alors que l’orchestre philharmonique d’Israël se produisait à la Philharmonie de Paris, dans la soirée de ce jeudi 6 novembre, son concert a été plusieurs fois interrompu par des militants. Des personnes présentes dans le public ont ainsi tenté de mettre fin à la représentation en allumant des fumigènes rouges au sein de la salle de spectacle parisienne. Des heurts ont eu lieu.
À la suite de ces incidents, quatre personnes ont été placées en garde à vue, a indiqué le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez. Les policiers « ont permis l’interpellation rapide de plusieurs auteurs de troubles graves à l’intérieur de la salle et de contenir les manifestants à l’extérieur », a-t-il précisé, tout en condamnant fermement les actions des militants.
La Philharmonie de Paris a également dénoncé « fermement » ces « graves incidents » et annoncé avoir porté plainte. Le concert se déroulait sous la direction du chef d’orchestre israélien Lahav Shani.
Selon la Philharmonie, « à trois reprises, des spectateurs en possession d’un billet ont tenté de diverses manières d’interrompre le concert, dont deux fois avec l’usage de fumigènes. Des spectateurs se sont interposés et des affrontements ont eu lieu ». « Les fauteurs de troubles ont été évacués et le concert, qui avait dû s’interrompre, a repris et s’est achevé dans le calme », a poursuivi la Philharmonie.
Des photos de l’incident ont été publiées sur X par Yonathan Arfi, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Ce dernier réclame que « sanctions exemplaires soient prises » contre ces « agitateurs haineux ». Il ajoute que « les appels au boycott et les perturbations qui se multiplient sont inacceptables. Ils n’empêcheront jamais les artistes ciblés par la haine de rencontrer l’ovation du public ».
La polémique avait enflé avant le concert
Ces derniers jours, la polémique avait enflé sur la tenue de ce concert, des militants pro-palestiniens demandant son annulation tandis que la CGT-Spectacle réclamait que la Philharmonie « rappelle à son public les accusations gravissimes qui pèsent contre les dirigeants » d’Israël, notamment dans la guerre à Gaza. Le dispositif de sécurité autour du concert avait été renforcé.
« Bienvenue à l’Orchestre national d’Israël (…). La liberté de création et de programmation est une valeur de notre République. Aucun prétexte à l’antisémitisme ! », avait déclaré dans un message sur X la ministre de la Culture Rachida Dati.
Pour la Cité de la musique, « rien ne peut justifier » les actes survenus jeudi soir. « La Philharmonie a démontré qu’elle était à l’écoute en répondant aux diverses interpellations reçues ces derniers jours au sujet de ce concert. Mais la violence n’est pas un débat. Et la faire entrer dans une salle de concert est très grave », a-t-elle estimé dans le communiqué.
La ministre de la Culture a repris ces même mots pour « condamner fermement les perturbations survenues ». Elle a ainsi déclaré que « la violence n’a pas sa place dans une salle de concert ».



