Culture

Gad Elmaleh rachète l’un des plus célèbres cabarets parisiens pour en faire un comedy club

PARIS – Ne dites plus « Chez Michou », mais « Chez Gad ». L’acteur et humoriste Gad Elmaleh a été choisi par la justice pour racheter le fonds de commerce de l’emblématique cabaret transformiste parisien « Chez Michou », en liquidation judiciaire, selon le jugement consulté ce mardi 8 octobre par l’AFP.

En reprenant ce lieu iconique de Montmartre et du Paris touristique, Gad Elmaleh « en fera un lieu de comédie et d’humour, tout en gardant l’âme des lieux », a expliqué à l’AFP le service de communication de l’acteur, qui n’a cependant pas racheté la marque « Chez Michou ».

Le fondateur de l’établissement, surnommé Michou, est décédé début 2020. Le cabaret transformiste a ensuite connu des difficultés financières, et a été mis en liquidation judiciaire au début de l’été 2024.

Gad Elmaleh, 53 ans, a été choisi par le tribunal de commerce de Paris pour reprendre les lieux, fermés depuis la fin juin avant leur 68e anniversaire, et dont les 23 salariés, artistes et personnel de salle, ont été licenciés.

Chez Michou change de nom mais pas de recette

Pour Catherine Catty-Jacquart, la nièce de Michou, « Gad Elmaleh va continuer à faire vivre le 80 rue des Martyrs tombé entre de bonnes mains comme Michou l’aurait aimé. On aurait été malheureux que le lieu devienne autre chose qu’un cabaret ».

« Ça ne s’appellera plus Chez Michou, mais Gad va en faire un très bel endroit. C’est une très bonne chose de tourner la page, en prenant un virage », a-t-elle déclaré à l’AFP.

La ministre de la Culture Rachida Dati a également remercié ce mardi après-midi, sur X, l’acteur de « sauver ainsi un des lieux les plus emblématiques de Montmartre et de Paris (…) Michou, qui est dans nos cœurs, ne pourrait qu’en être heureux. »

La reprise par Gad Elmaleh semble logique : figure de l’humour hexagonal, l’artiste a interprété le personnage de Chouchou, un travesti haut en couleur et exubérant.

Créé sur scène, il lui a valu l’un de ses plus gros succès en salles avec la comédie Chouchou, où son personnage fréquente notamment un cabaret de la banlieue nord, « L’apocalypse ». Le film a réuni 3,8 millions de spectateurs à sa sortie en 2003. Pour ce rôle, Gad Elmaleh a été nommé pour le César du meilleur acteur.

Gad Elmaleh n’est pas le seul humoriste à avoir sa salle de spectacle. Avant lui, Fary, Jamel et Kev Adams ont lancé leur « comedy club ».

Michou, « le prince bleu de Montmartre »

Avec le fonds de commerce de « Chez Michou », Gad Elmaleh s’offre une adresse internationalement connue, dont l’emblématique fondateur, surnommé « le prince bleu de Montmartre », a inspiré dans les années 1970 La Cage aux folles au comédien et auteur Jean Poiret.

Icônes parmi les plus populaires des nuits parisiennes, Michou et son cabaret étaient devenus des symboles français, aussi prisés que le Moulin Rouge, Le Lido et le Crazy Horse.

« Le cabaret Michou est une grande famille. On se tient les coudes tant que l’on peut mais nous ressentons beaucoup d’amertume », avait confié à l’AFP la nièce de Michou qui avait repris les rênes depuis le décès de son oncle.

Berceau du transformisme et plus petit cabaret de Paris, « Chez Michou » présentait un dîner-spectacle avec d’extravagants travestis surnommés les « Michettes », imitant des vedettes de la chanson et du cinéma comme Sylvie Vartan, Annie Girardot, Johnny Hallyday, Mireille Mathieu ou Dalida.

En déficit depuis trois ans, le cabaret a été confronté, selon son ancienne directrice, « aux grèves, manifestations et problèmes de stationnement, surtout pour les autocars », provoquant l’effondrement des réservations.

Shows de drag-queens et spectacles transformistes connaissent pourtant un regain d’intérêt ces dernières années, portés par des établissements qui ont su davantage se tourner vers un public jeune et branché, comme Madame Arthur, également située à Montmartre.

Dans ses mémoires parues en 2017, Michou avait estimé que son cabaret ne devait pas lui survivre. « Je veux que cette maison disparaisse avec moi. Cela peut paraître prétentieux mais le cabaret ne me survivra pas », disait-il alors. Quelques mois avant son décès, il s’était finalement ravisé sous la pression des « Michettes ».

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