Ismaïl Kadaré, géant de la littérature albanaise, est décédé
LITTÉRATURE – Ismaïl Kadaré est décédé lundi 1er juillet à Tirana à l’âge de 88 ans. L’écrivain Albanais a laissé derrière lui une œuvre monumentale. Né le 28 janvier 1936 à Gjirokastër, Ismaïl Kadaré a exploré avec une plume acérée les mythes et l’histoire de l’Albanie, se servant de la littérature pour disséquer les mécanismes du totalitarisme.
Qualifié d’ethnographe sarcastique et de romancier alternant entre grotesque et épique, il a analysé les réalités de l’Albanie sous le régime communiste d’Enver Hoxha.
« L’enfer communiste, comme tout autre enfer, est étouffant », avait-il confié à l’AFP en octobre 2023, peu avant d’être élevé au rang de grand officier de la Légion d’honneur par le Président français Emmanuel Macron. « Mais dans la littérature, cela se transforme en une force de vie, une force qui t’aide à survivre, à vaincre tête haute la dictature » avait ajouté l’auteur.
Un écrivain engagé sous la dictature d’Enver Hoxha
Son œuvre prolifique, composée de plus de cinquante ouvrages – romans, essais, nouvelles, poèmes et pièces de théâtre traduits dans 40 langues – a été en grande partie écrite sous la surveillance oppressive du régime de d’Enver Hoxha.
Pour Ismaïl Kadaré, la répression ne pouvait justifier la complaisance. Selon lui, l’écrivain a pour devoir d’être au service de la liberté. « La vérité n’est pas dans les actes mais dans mes livres qui sont un vrai testament littéraire », déclarait-il en 2019 à l’AFP.
En 1975, la publication de son poème Les Pachas rouges lui vaut une autocritique publique et l’attention constante de l’appareil policier. Il frôle l’arrestation à plusieurs reprises, et en 1990, il choisit l’exil en France, un épisode qu’il raconte dans son ouvrage Printemps albanais (1997).
L’amour de la littérature comme force de vie
Jusqu’à la fin, il continuait à écrire « tout le temps ». « Je note des idées, j’écris des petits récits, j’ai des projets », racontait-il encore en octobre 2023 à l’AFP. « Car la littérature est mon plus grand amour, le seul, le plus grand incomparable avec toute autre chose dans ma vie. Et comme elle, l’écrivain n’a pas d’âge » précisait l’écrivain.
Ismaïl Kadaré a constamment puisé dans la littérature, une source de survie et de résistance. « La littérature m’a donné tout ce que j’ai aujourd’hui, elle a été le sens de ma vie, elle m’a donné le courage de résister, le bonheur, l’espoir de tout surmonter » concluait l’auteur.
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