Culture

Jacques Audiard est « prêt à s’excuser » auprès des Mexicains pour « Emilia Pérez »

CINÉMA – Presque un mea culpa. Jacques Audiard, le réalisateur d’Emilia Pérez, s’est (un peu) excusé après les critiques jugeant son long-métrage avec Karla Sofía Gascón problématique, notamment sur la vision du Mexique qu’il présente.

Au cours d’une interview avec le media mexicain CNN, dans un premier temps, le cinéaste a tenu à rectifier en expliquant pourquoi, selon lui, les critiques faites à son film étaient injustifiées, au nom d’une part de la fiction. « Ce que je veux dire c’est qu’à partir du moment où tu te situes dans une forme qui est l’opéra, on n’est pas dans un système de réalisme. »

Puis, le réalisateur a continué « Si des choses vous paraissent choquantes dans Emilia Pérez, choquent les Mexicains, je serai prêt à m’excuser. Je suis bien désolé ». Jacques Audiard a ensuite tempéré et mis en avant l’aspect « universel » de son récit « Le cinéma ça n’apporte pas de réponse, ça pose des questions. Peut-être que les questions que pose Emilia sont déplacées, je ne sais pas. Mais je ne les trouve pas inintéressantes. Je ne veux pas être prétentieux mais il y a des thèmes dans Emilia qui sont universels. »

Malgré son prix d’interprétation féminine collégial à Cannes et ses quatre Golden Globes, Emilia Pérez n’est en effet pas exempt de polémiques. Dont certaines bien avant le sacre hollywoodien. En cause par exemple, les propos du réalisateur qui avait affirmé qu’il n’avait « pas eu besoin de faire des recherches sur le Mexique car il en savait suffisamment ».

« Emilia Pérez », un film tourné en France…

Le réalisateur a également été tancé pour avoir tourné son film en France après des repérages au Mexique, ce dont il s’était expliqué auprès de Trois Couleurs, avançant justement préférer les studios pour « moins coller à la réalité ». Autre critique émise sur le film : le choix de comédiens non mexicains pour la plupart et leur accent peu crédible. En effet, seul le rôle secondaire d’Epifania est tenu par une actrice mexicaine, Adriana Paz, et Selena Gomez a dû prendre des cours d’espagnol.

Enfin, au cœur de la polémique il y a aussi la vision jugée par certains stéréotypée du pays, retranscrite dans le film et son scénario.

L’acteur mexicain Mauricio Martinez avait ainsi déclaré : « Quand les Mexicains vous disent qu’un film qui se déroule au Mexique, réalisé par un Français qui n’a jamais mis les pieds à Mexico et déclare qu’il n’a pas eu besoin de faire des recherches pour le film, dépeint les Mexicains avec plein de stéréotypes, de l’ignorance, un manque de respect et profite d’une des crises humanitaires les plus graves dans le monde (les disparitions de masse)… Peut-être… croyez les Mexicains ? »

Emilia Pérez fait par ailleurs l’objet de critiques pour sa représentation de la transidentité à travers le personnage interprété par l’actrice espagnole transgenre Karla Sofía Gascón. L’organisme GLAAD, association américaine de référence en matière de veille médiatique contre les LGBTI-phobies, a ainsi décrit le film comme « rétrograde sur la représentation des personnes trans ».

À voir également sur Le HuffPost :

La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.