Culture

Judith Godrèche réclame « de vraies mesures » pour la sécurité des actrices et acteurs

CINEMA – Que ses mots deviennent leurs actes. Judith Godrèche est revenue sur son discours fort et engagé qu’elle a livré sur la scène des Césars 2024, vendredi 23 février. L’actrice, qui a lancé une nouvelle vague #MeToo dans le cinéma français après avoir témoigné puis porté plainte pour viol contre les réalisateurs Jacques Doillon et Benoît Jacquot, a répondu aux questions du Parisien dans une interview parue dans l’édition de ce dimanche 25 février.

Lors de la cérémonie, la comédienne, très émue, a appelé à ouvrir la parole et briser le silence du milieu du cinéma. « Je parle, je parle, mais je ne vous entends pas. Où êtes-vous, que dites-vous ? », a-t-elle notamment lancé. « À l’aube d’un jour nouveau, nous pouvons décider que des hommes accusés de viol ne puissent pas faire la pluie et le beau temps dans le cinéma, ça, ça donne le ton. (…) Ayons le courage de dire tout haut ce que nous savons tout bas. », poursuivait-elle.

Le sentiment de « trahir » la « grande famille du cinéma »

Au lendemain de son discours, passé les mots, Judith Godrèche attend désormais des actes. « J’espère que des décisions importantes seront prises en ce qui concerne les dirigeants des institutions cinématographiques », dit-elle au Parisien. Elle précise vouloir de « vraies mesures » pour la sécurité des actrices, acteurs, techniciennes et techniciens sur leur lieu de travail. Elle veut pour cela s’entourer « de gens et réfléchir à des solutions concrètes ».

La comédienne est farouchement déterminée à faire bouger les choses. « Je continuerai, je ne lâcherai pas. Même si c’est très douloureux, j’assume le sentiment de “trahir” en quelque sorte la grande famille du cinéma », insiste-t-elle, précisant évoquer ici la « loi du silence » qui règne dans ce milieu.

L’actrice regrette toutefois que peu de personnes lui aient apporté de soutien à la suite de sa prise de parole aux César, elle dénonce un « silence » qu’elle « vi(t) au jour le jour ». Celui des « adultes de l’époque » lorsqu’elle était adolescente, puis celui du « milieu du cinéma en général ». Elle se réjouit toutefois d’avoir le soutien de « jeunes actrices », de victimes et de l’ADA (l’Association des acteur.ices).

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