Judith Godrèche se moque de Vincent Lindon qui veut une « feuille de route » pour aider les femmes
CULTURE – Un fou rire qui en dit long. Judith Godrèche, qui a libéré la parole pour les victimes de violences sexistes et sexuelles dans le cinéma, s’est moquée de Vincent Lindon lundi 13 mai sur France Inter. L’acteur avait, un peu plus tôt dans la journée, réclamé une « feuille de route » pour pouvoir aider les femmes, affirmant ne pas savoir comment faire seul.
À la veille de l’ouverture du Festival de Cannes et quelques heures après une manifestation devant le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), Judith Godrèche était l’invitée de l’émission de Fabienne Sintes Le Téléphone sonne. La question d’un auditeur prénommé Vincent est alors lue à l’antenne : « Je suis un homme de 70 ans complètement atterré par ce que j’entends. J’aurais tellement envie de crier et autant que les femmes mais comment faire et auprès de qui ? »
Une réflexion qui fait écho aux paroles de Vincent Lindon également sur l’antenne de France Inter lundi matin. Il avait appelé les hommes à « accompagner les femmes » dans le mouvement #MeToo au cinéma et réclamé une « feuille de route » afin de les aider. « Il faut me guider », avait-il ajouté.
« Personne n’a besoin de feuille de route pour savoir »
Appelée à réagir à ses propos, Judith Godrèche a d’abord éclaté de rire. « Pardon », s’est-elle excusée, une réaction qui en dit long sur ce qu’elle pense. « Par exemple, je ne sais pas, sur un tournage ouvrir les yeux, propose-t-elle alors. Il est compliqué de ne pas voir. »
« L’identification est un drôle de truc. C’est la capacité de s’identifier à toutes et tous sans se dire “je ne peux pas m’identifier à elle car c’est une femme”. Il devrait être possible de s’identifier à tous les genres humains. À partir du moment où tu t’identifies, tu sais que ce qui fait mal à l’autre te fait mal à toi », analyse-t-elle.
L’actrice de 52 ans poursuit : « Je pense que personne n’a besoin de feuille de route pour savoir, il me semble. C’est d’ailleurs pour cela qu’il n’y a pas besoin de formation pour savoir qu’abuser quelqu’un sexuellement ce n’est pas bien. On n’a pas besoin d’être formé pour savoir qu’il ne faut pas violer. »
Godrèche regrette le silence du CNC sur Boutonnat
Elle fait ici une double référence au CNC. Dans un premier temps sur les formations données aux « 6 000 professionnels du cinéma (producteurs, réalisateurs, diffuseurs, exploitants…) sur la prévention des violences sexistes et sexuelles sur les tournages » depuis 2020, argument avancé par l’institution ce lundi en réponse à la manifestation devant ses locaux.
Et dans un second temps au patron du CNC, Dominique Boutonnat, mis en examen pour agression sexuelle sur son filleul. Les manifestants réclamaient sa suspension au vu de la gravité des faits qui lui sont reprochés, et souhaitaient que le CNC soit irréprochable sur le sujet des violences sexuelles dans le cinéma.
Ils ont été déçus. « On nous a très poliment écoutés, reçus et la réponse quand nous sommes montés dans les bureaux du CNC ça a été le silence », a regretté l’actrice, toujours sur France Inter. Sera-t-elle plus écoutée au Festival de Cannes ? Le sujet des violences sexuelles sera abordé de front, avec la présentation de son court-métrage réalisé avec un millier de victimes de violences sexuelles ayant répondu à son appel sur les réseaux sociaux.
À voir aussi sur Le HuffPost :
La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.