La BO d’« Emilia Pérez » arrive enfin en intégralité sur les plateformes
CINÉMA – Une bonne nouvelle pour les fans d’Emilia Pérez. La bande originale du film musical débarque ce vendredi 1er novembre sur les plateformes. Elle a été écrite et enregistrée dans le même temps que l’odyssée mexicaine de Jacques Audiard présentée au Festival de Cannes 2024 et sortie en France le 21 août dernier.
« La musique ne reflète pas le film, elle a été tissée en même temps », indiquait récemment à l’AFP la chanteuse Camille, qui a composé la BO avec le multi-instrumentiste Clément Ducol, son compagnon à la ville.
À l’arrivée : un double album patchwork chanté en espagnol par les quatre comédiennes primées au Festival de Cannes (Selena Gomez, Karla Sofià Gascon, Zoe Saldana, Adriana Paz) et rassemblant des enregistrements sur le tournage, en studio ou en post-production.
« C’est un puzzle avec des coutures dans tous les sens pour en faire un chef-d’œuvre », commente également à l’AFP Pierre-Marie Dru, superviseur musical du film, qui sort également en salles ce vendredi 1er novembre aux États-Unis. « Un petit Frankenstein musical », plaisante Clément Ducol.
En projet depuis 2020
Les premières mélodies d’Emilia Pérez s’esquissent en 2020 dans le Périgord. Réunis en résidence, Jacques Audiard et son scénariste Thomas Bidegain font infuser leur imaginaire aux côtés de Camille et Clément Ducol pour étoffer leur script de 20 pages et bâtir un film musical.
« Le matin, ils nous parlaient des scènes, des personnages. L’après-midi, on allait en studio et on leur faisait écouter nos créations le jour même. C’était des allers-retours permanents », raconte Camille.
Au fil des mois, la musique prend forme à mesure que s’étoffe l’histoire de ce chef de cartel mexicain qui entame une transition de genre. Clément Ducol a adoré ce « rôle de traducteur ». « J’aime qu’un réalisateur me parle en émotions, en images, plutôt qu’en théorie musicale », dit celui qui a orchestré la musique d’Annette de Leos Carax.
Sans playback mais avec de l’IA
Les maquettes enregistrées par le couple vont ensuite résonner dans les studios de Bry-sur-Marne, près de Paris, où le tournage débute au printemps 2023. « On avait l’impression d’avoir nos chansons en 3D », se souvient Camille.
Les influences brassent large : Fierro Viejo / Las Calle, qui ouvre le film, reprend les incantations des vendeurs de rue de matelas à Mexico et Las Damas que Pasan, qui le clôt, revisite en espagnol et en brass band Les Passantes de Brassens.
Sur le tournage, Audiard pensait d’abord faire chanter les actrices exclusivement en playback mais a finalement changé d’approche. « Il s’est rendu compte de la puissance de l’interprétation live », indique Camille, dont le chant a servi de matrice pour les actrices.
Une petite trouvaille a parfois été nécessaire sur le chant de Karla Sofià Gascon. Pour certains registres vocaux, la production a fait appel à une société d’intelligence artificielle basée à Kiev qui a mêlé sa voix à celle de Camille pour créer une « sorte de chimère », explique M. Holtz.
« Ce n’est pas du “deep fake” ou un clonage vocal mais une démarche vertueuse, explique-t-il. C’est bien la voix de Karla Sofià, mais avec les inflexions de Camille. »
Représenter la France aux Oscars, mais pas que
Après Cannes, Camille et Clément Ducol ont retravaillé le matériau musical du film pour l’adapter à un format disque mais en conservant un lien organique avec le long-métrage. Dialogues et sons d’ambiance parsèment ainsi les 43 titres de l’album (label Sony Music) pour recréer l’esprit Emilia Pérez.
« On essaye avec la BO de retrouver ce côté tissé main, l’originalité de la production de ces chansons et leur dimension hors les murs », explique Camille, partie à Los Angeles avec Clément Ducol pour écrire le prochain chapitre : briguer un Oscar musical en mars.
« Je suis terrifié », avoue justement le cinéaste à l’AFP, lors d’une journée où il enchaîne les entretiens à Los Angeles, avant la sortie du film dans les salles américaines vendredi. « Le succès de masse a quelque chose d’inquiétant, ce n’est pas ta vie réelle. »
Netflix, qui a acheté son dixième long-métrage pour le diffuser à partir du 13 novembre en streaming, compte le soumettre dans les catégories générales (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure actrice, etc.), bien au-delà de la course pour l’Oscar du meilleur film international.
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