La mère de Jean Pormanove s’exprime pour la première fois depuis la mort du streamer
MÉDIAS – « Tout pour le live ». Deux semaines après le décès de son fils Raphaël Graven près de Nice, sa mère a pris la parole pour la première fois dans l’émission Sept à Huit. Dimanche 31 août, Joëlle Graven s’est exprimée pour revenir notamment sur les circonstances du décès du streamer Jean Pormanove en direct sur la plateforme Kick lors d’un live « extrême », et les accusations de violences qui pèsent sur les autres influenceurs avec lesquels il travaillait.
Sur TF1, Joëlle Graven a tenu à évoquer avec émotion la nuit de la mort du streamer, à laquelle elle affirme avoir assisté, malgré elle. « Il est parti, il a eu un râle, il a tourné sa tête du côté de la caméra et sa respiration s’est arrêtée. J’aurais préféré ne pas voir » explique-t-elle aux journalistes de Sept à Huit. Le streamer était en effet en plein live lorsqu’il est décédé. Ce sont ses collègues qui ont découvert le corps de JP, juste avant de couper la vidéo. Une vidéo qui a, suite à l’annonce de sa mort été largement partagée sur les réseaux sociaux avant que ses proches ne demandent aux internautes et aux médias, par respect pour la mémoire de JP, de ne plus la diffuser.
Cette séquence est survenue après plus de dix jours de violences continues jour et nuit, de « privation de sommeil » mais aussi « l’ingurgitation de produits toxiques » comme le rapportait BFMTV. La mère du streamer est également revenue sur ces violences répétées dont son fils était victime, affirmant que ce dernier « ne se sentait pas en danger » malgré les messages récents qu’il avait postés affirmant qu’il souhaitait arrêter, et ses ultimes textos à sa mère qui évoquaient aussi son envie de tout stopper. « Le dimanche soir, je l’ai appelé et il m’a dit ‘ça va maman, ne t’inquiète pas’. Il m’a rassuré. (…) Il m’a souvent dit ‘maman, appelle la police’, mais c’était pour le live. »
Ce n’est pas l’avis de Nicolas, un ancien camarade de l’armée qui témoigne aussi auprès de Sept à Huit. Lui exprime face à la caméra son inquiétude permanente et ses alertes régulières envoyées à Raphaël Graven : « Je pense qu’il avait l’impression d’avoir des amis, mais je ne comprends pas comment on pouvait faire ça à quelqu’un ».
Sur la chaîne de Jean Pormanove, la numéro 1 de Kick France, dans ses vidéos, aux côtés d’un homme handicapé appelé Coudoux, Raphaël Graven se faisait violenter physiquement et humilier par deux autres streamers Naruto et Safine. Mediapart avait tiré la sonnette d’alarme dans une enquête sur ce sujet publiée fin 2024.
L’autopsie écarte l’intervention d’un tiers
Joëlle Graven, n’a cependant pas porté plainte contre Naruto et Safine, qu’elle assimile à des « amis de la famille » d’après le reportage de TF1, suite à la mort de son fils. L’autopsie du streamer de 46 ans a d’ailleurs affirmé que « Les causes probables du décès apparaissent donc d’origine médicale et/ou toxicologique », écartant « l’intervention d’un tiers ».
Le décès du streamer après des mois d’humiliations et de violences a quoi qu’il en soit suscité de nombreuses réactions politiques comme celle de la ministre en charge du numérique Clara Chappaz qui a évoqué « une horreur absolue ». La présidente de la LDH Nathalie Tehio, a, elle, assimilé le décès de Jean Pormanove à « la chronique d’une mort annoncée ».
Pointée du doigt pour sa responsabilité et mise en cause par l’Arcom, et poursuivie en justice par le gouvernement français, la plateforme australienne Kick a affirmé réfléchir à la révision de ses règles de modération et de contenus.



