Culture

La production de ce film avec Benjamin Biolay et Camille Cottin dénonce des raids d’extrême droite en ligne

CINÉMA – « A vomir », « les Français d’abord », « que ces 2 blindés bobos “artistes” les accueillent chez eux au lieu de faire des films ». Voici un exemple des commentaires reçus sur le film Quelques jours pas plus avec Benjamin Biolay et Camille Cottin, et dénoncés par sa réalisatrice Julie Navarro.

Sorti le 3 avril, le long-métrage raconte l’histoire d’un ancien journaliste qui accepte par amour d’accueillir Daoud, un migrant afghan. Un pitch qui a généré des attaques violentes dans des espaces de commentaires, à tel point que La société des réalisatrices et des réalisateurs de Films (SRF) a dénoncé une haine en ligne « aveugle, décomplexée et anonyme », dans un communiqué. Le texte a été repris par Julie Navarro et Benjamin Biolay sur leur compte Instagram respectif, ce lundi 22 avril.

Ces propos sont apparus dès la mise en ligne de la bande-annonce, dévoilée quelques semaines avant la sortie du film, que ce soit sur le site internet du long-métrage ou sur sa page Facebook. De quoi contraindre la production à « supprimer un à un les 971 (!) messages haineux de la page Facebook du film ».

Cet acharnement, dénonce la SRF, s’est aussi prolongé sur les sites spécialisés de critiques de films. « Des centaines de mauvaises notes ont sur sa page Allociné avant et le jour de sa sortie pour dissuader les spectateurs d’aller le voir », dénonce le communiqué.

La SRF demande d’ailleurs à cet égard au site français de critique de « mettre en place un système pour vérifier que les personnes postant un commentaire sur un film l’aient effectivement vu-ou à minima-d’informer les visiteurs si c’est le cas ou non-comme cela se fait sur d’autres sites équivalents ». AlloCiné a réagi et a bloqué certaines notes, la moyenne étant maintenant de 3,4 étoiles sur 5.

Des raids qui influencent la liberté de créer

Furieuse, Julie Navarro dénonce sur Instagram « des seaux de vomi, propos haineux, racistes et décomplexés ». Elle alerte également sur l’effet délétère de ces raids menés par « une bande organisée » sur l’ensemble de la production cinématographique : « Je pense à tous les cinéastes (sachant que tout cela dépasse bien entendu le cadre du cinéma) qui ont subi cette stratégie très organisée de l’extrême droite qui marche assez bien d’ailleurs.
Ça influence même les créations de contenus, on ne veut pas d’ennuis, on renonce à certaines actions ou certains sujets. Plus besoin de censure… »

De son côté, la SRF demande  une nouvelle fois aux pouvoirs publics de trouver un cadre susceptible de garantir la liberté effective de diffusion des œuvres et de leur publicité, tout en veillant au libre exercice de la critique ».

Ce n’est pas la première fois que des films subissent de tels épisodes de dénigrement. Amin (2016) de Philippe Faucon, Rodéo (2022) de Lola Quivoron et Les Engagés (2022) d’Émile Frêche avaient déjà reçu ce même traitement et acharnement.

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