Culture

Laurence Ferrari est devenue une figure de CNews, et Hapsatou Sy ne cache pas sa déception

MÉDIAS – Ancienne présentatrice iconique du JT de 20h de TF1, Laurence Ferrari a effectué un virage sec, d’aucuns diront, à 180 °. Télérama consacre un long papier à la journaliste et retrace le parcours de celle qui est désormais à la tête d’un talk-show de 2h sur la chaîne CNews, dupliqué sur Europe 1, et du service politique de Paris Match, figure de proue de l’empire médiatique de Bolloré. Le magazine a pour cela interrogé de nombreuses personnalités du petit écran ayant travaillé avec Laurence Ferrari. Hapsatou Sy a accepté de parler sans rester anonyme.

Pendant quatre ans, Laurence Ferrari a animé l’émission du midi Le Grand 8 sur C8, avant que la chaîne ne devienne l’un des fleurons de la marque Bolloré. À l’époque, Hapsatou Sy est chroniqueuse dans l’émission. Et pour elle, la « grande sœur » qu’elle côtoyait alors n’a presque plus rien à voir avec l’éditorialiste qui anime Punchline aujourd’hui, comme elle le confie à Télérama. « Je ne la reconnais pas. Elle a été contaminée par le virus CNews. Je préfère garder le souvenir d’une femme qui se positionnait en faveur de l’anti-FN, l’antiracisme, qui n’aurait jamais adhéré à cette ligne éditoriale. »

Michel Drucker non plus ne cache pas, au-delà de sa surprise, sa déception. « C’est une énigme aujourd’hui. J’ai le souvenir de quelqu’un de doux, ne se mettant pas en avant ». Dans le portrait que Télérama fait de Laurence Ferrari, de nombreux témoins anonymes prennent la parole pour mettre en avant ce changement de personnalité (sinon de ligne éditoriale personnelle) qu’ils qualifient de drastique.

Laurence Ferrari affirme être « bien où elle est »

Pour l’expliquer Hapsatou Sy avance le possible attrait financier : « Elle a des factures à payer comme tout le monde, et c’est peut-être ce qui la maintient là. » D’autres mettent en avant une autre explication possible : le supposé besoin d’être en première ligne à l’antenne et de briller de Laurence Ferrari. « Elle était prête à avaler des couleuvres pour rester à l’antenne. Son seul sujet, c’est d’en être », affirme un ancien salarié de feu i-Télé.

Laurence Ferrari affirme, elle, qu’il ne s’agit que d’un besoin d’être « libre » et de dire (enfin) ce qu’elle pense. « Je ne peux plus me taire. Je dois parler en MON nom. Au nom de Laurence Ferrari ». Une liberté d’expression que lui permet le plateau de l’émission Punchline, relancée sur CNews après un échec d’audience sur C8 en 2016. « Je suis alignée avec moi-même, ce que je pense, et mes années d’expérience. Je mène ma barque comme je l’entends », précise la journaliste.

À l’antenne de la chaîne et sur Europe 1, Laurence Ferrari peut ainsi, d’après elle, dire tout haut ce qu’une majorité de Français penserait tout bas. « Il y a les priorités des journalistes, et celles des Français, dont il me semble que je me suis rapprochée. Si je suis en train de sortir un peu du courant de tous les confrères qui disent la même chose à longueur de journée, tant mieux pour moi », explique-t-elle à Télérama. Et tant pis si la (nouvelle) Laurence Ferrari semble aux yeux d’autres médias, au mieux, clivante.

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