Le patron d’OceanGate savait pour les problèmes de sécurité, et ce docu Netflix le montre

DOCUMENTAIRE – Ils auraient pu éviter le pire. En ligne depuis ce mercredi 11 juin sur Netflix, le documentaire Titan : le naufrage de l’OceanGate revient sur la tragédie du sous-marin qui a causé la mort de cinq personnes en 2023. David Lochridge, ancien salarié d’OceanGate, confirme notamment que l’entreprise a fermé les yeux sur les problèmes de sécurité du submersible.

Avec son documentaire, le réalisateur Mark Monroe s’est concentré sur les mauvais choix d’OceanGate, qui ont conduit petit à petit à la tragédie de 2023. Dans une vidéo partagée par la plateforme, David Lochridge dresse le portrait de Stockton Rush, l’ancien PDG de l’entreprise qui selon lui « recherchait la célébrité avant tout pour nourrir son ego ».

David Lochridge était pilote en chef et directeur des opérations maritimes d’OceanGate jusqu’à son licenciement en 2018. L’ancien plongeur de la Royal Navy a eu l’occasion de constater que le Titan avait de nombreux problèmes de sécurité. Quelque temps après avoir fait remonter ces fameux problèmes, Rush Stockton l’a informé que ses services n’étaient plus requis.

Un entretien partagé par Netflix dans la vidéo ci-dessus retranscrit une conversation édifiante entre les deux hommes. « Stockton, vous savez que dans toutes les expéditions que nous avons faites, nous avons eu des problèmes », pointe David Lochridge. « Je ne le démens pas », répond Rush Stockton.

David Lochridge a aussi dénoncé les pratiques douteuses d’OceanGate en septembre dernier, au cours d’une audition menée par les gardes-côtes américains sur l’implosion du submersible. Avec ses vaisseaux fabriqués en fibre de carbone et non pas en acier allié, comme la plupart des sous-marins, Stockton Rush avait en tête de faire évoluer le tourisme des fonds marin. Mais comme le rappelle le documentaire, le Titan n’était en aucun cas certifié aux normes industrielles par un organisme indépendant. Le PDG fermait les yeux sur les réglementations.

De nombreux problèmes au cours des phases d’essai

Le Titan a connu de nombreux problèmes au cours de ses phases d’essai. Lors de son premier essai en eaux profondes, le submersible est descendu jusqu’à 3 938 mètres alors que Stockton Rush voulait atteindre 4 200 mètres de profondeur. Au cours de son expédition, des bruits de claquements intenses se sont fait entendre. Il a tout de même déclaré à son équipe que le voyage avait été un succès, relate The Independent.

Lors de sa 80e plongée, c’est une forte détonation qui est entendue. Pour éviter des frais de transport coûteux, le submersible a été maintenu à des températures négatives à Terre-Neuve, au lieu d’être renvoyé au siège d’Oceangate à Washington pour vérifier les traces de fissures dans sa coque.

« C’est là, selon moi, que réside le côté dramatique du film : les décisions prises étape par étape qui aboutissent à cette situation », déclare le réalisateur Mark Monroe à The Independant. Ce dernier se concentre aussi sur les passagers du Titan, à savoir le milliardaire britannique Hamish Harding, l’homme d’affaires pakistanais Shahzada Dawood et son fils Suleman et le français expert du Titanic Paul-Henri Nargeolet.

« Il y a une froide fatalité dans cette histoire. Nous savons tous où elle va. Nous connaissons tous la fin. Mais cette fin touche ceux qui sont encore là, et c’est pourquoi nous racontons cette histoire ; ce sont à eux que je voulais m’adresser », confie le documentariste.