Le rappeur Junior Bvndo dénonce des violences policières lors d’une interpellation
VIOLENCES POLICIÈRES – « Moi, je ne veux pas finir dans une cagnotte. » Ces mots, ce sont ceux du rappeur français Junior Bvndo qui, dans une interview accordée au média spécialisé dans le rap Booska-P, a témoigné ce jeudi 12 juin de violences policières dont il a été victime. Des images très partagées de son interpellation circulent sur les réseaux sociaux.
« Ce lundi-là, je rencontre la police par hasard. Je sors de chez moi. Je n’ai pas même pas fait cent mètres. Comme d’habitude, je vois un contrôle, et une équipe de civils assez virulents en gros qui virent les gens pour ne pas qu’ils regardent trop, pour ne pas qu’ils filment », raconte l’artiste de 24 ans face caméra.
Avant d’ajouter : « je croise un policier en civil. Il est chaud. Il vient, il me regarde et me dit : “vas-y casse toi, fils de pute”. Ils ont reçu un appel. Ils m’ont sauté dessus. Eux voulaient prendre mon téléphone pour ne pas que je filme. Ils m’ont balayé, ils ont fait ce qu’ils avaient à faire. Et c’est ce que vous avez vu. »
Lundi 9 juin, une vidéo a été publiée par un témoin de l’interpellation en pleine rue. Dans celle-ci, on peut voir Junior Bvndo être mis à terre, puis tasé, déshabillé et coincé violemment au sol. « J’ai commencé à hurler, se souvient-il. Je cherche leur regard. Moi je leur parle. Je leur dis : “vous allez me tuer”. »
Il poursuit : « je me débats parce que j’ai mal. Je me débats parce que je ne veux pas qu’on me fasse mal. Je n’ai pas envie de mourir. Je n’ai pas envie d’être étouffé. Je n’ai pas envie de tomber. Je suis asthmatique, je leur ai dit maintes et maintes fois. » Arrivé en garde à vue, on lui explique alors qu’une officière de police a porté plainte contre lui, et demande huit jours d’ITT.
Junior Bvndo, « marqué psychologiquement »
Comme le souligne son avocat Me Maximilien Fourt dans un communiqué de presse, relayé par le label de Junior Bvndo sur Instagram ce jeudi, son client est de fait convoqué devant le tribunal correctionnel de Paris en mai 2026 pour « avoir prétendument opposé une résistance violente aux agents interpellateurs ».
L’interprète de Salut mec conteste les faits qui lui sont reprochés et a mandaté son avocat pour déposer une plainte. Il veut que « toute la lumière soit faite sur les conditions de son interpellation », précise le communiqué.
« S’il n’y avait pas eu de vidéo, je serais encore au dépôt en train de justifier des choses qui n’ont pas lieu d’être. Je ne suis pas le seul. Il y a plein de fois où ce n’est pas filmé ou médiatisé, estime l’artiste toujours auprès de Booska-P. Avant de conclure : bien sûr, ça m’a marqué psychologiquement. Ça n’impacte pas que moi. C’est plein de choses, ma famille, même le regard des gens. »