Le trader le plus connu de l’Hexagone va avoir droit à sa série (et elle arrive très vite)
SÉRIES TÉLÉ – Quinze ans plus tard, l’affaire Kerviel captive encore. La plateforme Max a annoncé ce lundi 21 octobre la sortie d’une série documentaire revenant sur l’histoire de Jérôme Kerviel, l’ancien trader de la Société générale responsable de la perte de près de 4,9 milliards d’euros pour la banque et condamné pour abus de confiance, faux et usage de faux et introduction frauduleuse de données dans un système informatique de fraude. Kerviel : un trader, 50 milliards sera disponible à compter du 29 novembre.
Du choc initial au feuilleton médiatico-judiciaire qui a suivi, la série documentaire retrace en 4 épisodes de 45 minutes les événements clés de cette histoire devenue un symbole des dérives de la finance. Jérôme Kerviel, seul condamné dans ce dossier, y rapporte sa version des faits, de même que l’ancien PDG de la banque, Daniel Bouton.
Anciens employés, journalistes, personnalités juridiques et politiques (dont l’ancien président François Hollande) sont également interrogés, certains s’exprimant pour la première fois face caméra. C’est le cas de Maxime Kahn, trader chargé de déboucler (solder) les 50 milliards d’euros de positions prises par Jérôme Kerviel, pendant les trois jours où Société générale a tenté de juguler ses pertes avant que l’affaire n’éclate au grand jour.
Voulue comme un « grand documentaire de référence », la série est « évidemment impartiale, même si le point de vue de Jérôme Kerviel est quand même assez central », explique auprès de l’AFP Véra Peltekian, vice-présidente en charge des productions originales françaises de Max France. L’ancien trader « ne l’a pas vue, il ne nous a absolument pas censurés », ajoute-t-elle, se disant en outre « honorée » que des anciens de Société Générale aient accepté de parler.
Signée d’un réalisateur issu de la fiction, Fred Garson (The Dancer), elle s’inscrit « parfois aux confins du thriller » sans que cela ne se fasse « au détriment de la rigueur documentaire », insiste-t-elle. Initié il y a plus de deux ans, le projet n’avait encore jamais été dévoilé à la presse « parce qu’on voulait avoir quand même un maximum de coudées franches pour contacter tous les intervenants », tous « profondément marqués » par cette affaire.
Cette deuxième production originale de Max dans l’Hexagone – après la fiction « Une amie dévouée » sur une fausse victime du Bataclan – est « emblématique de notre ligne éditoriale » qui met l’accent sur les sujets contemporains, fait valoir Mme Peltekian.
La fraude la plus élevée d’un trader
Le 24 janvier 2008, Société générale, l’une des plus importantes banques françaises, provoque un séisme en annonçant une perte de 4,82 milliards d’euros, liée à une fraude d’un de ses traders, alors inconnu. Une longue affaire juridique et médiatique s’ensuit pour Jérôme Kerviel, qui va être condamné à trois ans de prison ferme et deux avec sursis le 5 octobre 2010. Il est finalement libéré cinq mois après son incarcération et se retrouve sous bracelet électronique.
Le 23 septembre 2016, il est condamné par la cour d’appel de Versailles à verser 1 million d’euros de dommages et intérêts à la Société générale. La même année, il fait condamner son employeur à 455 000 euros de dommages et intérêts par le conseil des prud’hommes de Paris pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. Cette décision sera annulée par la cour d’appel de Paris en décembre 2018.
L’affaire Kerviel reste à ce jour considérée comme la fraude la plus élevée de tous les temps qui ait été causée par un employé d’un établissement financier.
Un premier biopic sur le trader a d’ailleurs été réalisé par en 2016 par Christophe Barratier. Dans L’Outsider, il met en scène Arthur Dupont dans le rôle de Jérôme Kerviel et François-Xavier Demaison dans celui de Fabien Keller, un mentor fictif qui va former l’employé de banque en tant qu’opérateur de marché et lui montrer certaines « astuces » financières.
Le film est en grande partie inspiré du récit de Jérôme Kerviel dans son livre L’Engrenage : mémoires d’un trader (2010) où il raconte sa version de faits, de son arrivée à la Société Générale en 2000, jusqu’à sa chute et ses démêlées judiciaires en passant par l’incroyable année 2007 où il déclare avoir fait gagner un 1,5 milliard d’euros à la banque.
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