Culture

« Les Indomptés » avec Jacob Elordi met l’homosexualité à l’épreuve du rêve américain

SORTIE CINÉMA – Sous le soleil de Californie, au milieu des années 50, tout semble possible. Mais pas pour tout le monde. Les Indomptés, en salles ce mercredi 30 avril, donne à voir une autre image du rêve américain, en en reprenant les codes. Pour ce film d’époque, Daniel Minahan met en scène la nouvelle génération d’acteurs que Hollywood s’arrache.

Adapté du roman Et nous nous enfuirons sur des chevaux ardents de l’écrivaine américaine Shannon Pufahl, sorti en 2022 en France, il raconte l’histoire d’un couple, Muriel et Lee (Daisy Edgar-Jones et Will Poulter), bouleversé par l’arrivée du frère de ce dernier, le ténébreux Julius (Jacob Elordi). Alors que les jeunes mariés quittent le Kansas à la recherche d’une vie meilleure à San Diego, Julius décide de partir à Las Vegas.

Sous son apparence réservée, Muriel rêve de liberté et d’adrénaline et n’adhère pas vraiment au plan de vie rangée de son mari. Après sa première rencontre avec Julius, aux allures de coup de foudre, ils s’écrivent des lettres et s’appellent dans le dos de Lee. Sur les conseils de son beau-frère joueur, elle se lance dans les paris hippiques. Tout pousse alors à croire à un triangle amoureux classique.

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Mais rapidement, Les Indomptés change de direction. Car sans se l’avouer, Muriel et Julius ont un point commun autre que les jeux d’argent : elle est attirée par les femmes, et lui par les hommes.

Fresque américaine

Dans les années 50, l’homosexualité était considérée comme un crime aux États-Unis. Des lieux de rencontre gays existaient déjà mais ils étaient clandestins et sujets aux raids de la police. Les histoires parallèles de Muriel et Julius dans le film sont deux facettes du même sujet : comment vivre heureux en cachant qui l’on est.

Les risques des paris d’argent sont utilisés comme métaphore (peu subtile) de l’homosexualité. Muriel est prudente : elle est encore au stade de découverte de son désir pour les femmes et l’apprivoise avec hésitation, en même temps que sa quête d’indépendance. Le personnage incarné par Jacob Elordi a lui, déjà mis cartes sur table et vit pleinement sa sexualité, même s’il est forcé de se montrer discret.

Ce film est « une relecture du rêve américain » pour le réalisateur Daniel Minahan. « On raconte une histoire qui parle de la famille, du foyer, du désir, des ambitions et de l’identité sexuelle, en la situant à la marge de l’Amérique profonde – dans les casinos, les circuits hippiques, les lieux de drague et les bars gays », explique-t-il dans les notes de production.

Le parcours suivi par Muriel et Lee illustre parfaitement l’American dream tel qu’il existait à l’époque : en Californie, le couple travaille dur pour pouvoir s’acheter une maison préfabriquée dans un lotissement en plein développement. Lee a déjà été déployé en Corée et veut désormais fonder une famille et l’élever dans la stabilité d’un ranch bien décoré.

Jacob Elordi, Will Poulter… un casting cinq étoiles

Même Julius profite du rêve américain en trouvant du travail dans un casino. Mais ce rêve est vite contrasté par son impossibilité de vivre son amour au grand jour. Car Les Indomptés est avant tout un film d’amour(s), magnifiquement bien joué par des acteurs parmi les plus prometteurs de leur génération. Leurs performances individuelles et d’ensemble sont le point fort de ce film, autrement assez plat.

L’australien Jacob Elordi, révélé dans la série Euphoria, avait déjà prouvé qu’il maîtrisait les films d’époque en incarnant Elvis Presley dans Priscilla. Dans la peau de Julius, il montre qu’il sait aussi jouer des personnages plus sensibles. Les britanniques Daisy Edgar-Jones (star de Normal People et Twisters) et Will Poulter (vu dans les séries à succès The Bear et Black Mirror) livrent l’une des scènes les plus fortes du film, sans échanger un seul mot.

Et les seconds rôles brillent tout autant. Diego Calva, l’acteur mexicain révélé à l’international dans Babylon, joue Henry, l’homme dont Julius tombe éperdument amoureux à Las Vegas. Une histoire qui aurait pu mériter son propre long métrage. L’actrice américano-colombienne Sasha Calle crève aussi l’écran dans le rôle de Sandra, la voisine de Lee et Muriel qui va taper dans l’œil de cette dernière.

Ensemble, ce casting cinq étoiles, qui n’a d’ailleurs rien d’américain, forme une fresque des États-Unis de l’époque mais aussi d’aujourd’hui : multiculturels, pleins d’opportunités mais aussi de tabous. Un faux « rêve américain » teinté de discriminations qui est malheureusement toujours d’actualité pour beaucoup.

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