Les secrets de travail du studio français à l’origine du succès international d’« Arcane »

SÉRIES TÉLÉ – Trois années d’attente enfin récompensées. Le premier acte de la saison 2 d’Arcane est disponible sur Netflix ce samedi 9 novembre. Et cocorico, il s’agit d’une série réalisée et animée par les Français du studio Fortiche en collaboration avec Riot Games, le développeur du jeu vidéo League of Legends dont est issue la série.

La saison 1 d’Arcane a rencontré un immense succès sur la plateforme de streaming. Elle a conquis les joueurs qui l’attendaient avec impatience mais aussi les non-initiés qui ne connaissaient pas du tout l’univers. Et cette réussite se traduit par de très fortes audiences (38,4 millions d’heures de visionnage cumulées entre le 15 et le 21 novembre 2021, comme le rappellent Les Inrocks) et des récompenses telles que l’Emmy Award du meilleur programme d’animation en 2022.

Découvrez ci-dessous la bande-annonce de la saison 2 :

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Le HuffPost a rencontré Pascal Charrue, cofondateur de Fortiche et coréalisateur de la saison 1, ainsi que Barthelemy Maunoury, directeur créatif et coréalisateur sur cette nouvelle saison. Ensemble, ils reviennent sur le succès de leur série et l’avenir de Fortiche.

Le HuffPost : Qu’est-ce que le succès de la première saison d’Arcane a apporté à votre studio ?

Pascal Charrue : La série nous a procuré une légitimité et une reconnaissance très importantes. Le phénomène étant international, des grands studios américains peuvent nous contacter et des grands noms comme Hideo Kojima nous encensent. Donc cela veut dire que des acteurs de l’industrie sont intrigués et qu’ils reconnaissent l’importance qu’a pu avoir Arcane sur le milieu de l’animation. Je trouve cela génial.

L’animation est une technique qui prend beaucoup de temps. Comment restez-vous motivés quand vous travaillez aussi longtemps sur le même projet ?

Barthelemy Maunoury : Quand la série est sortie en 2021, nous étions déjà en production avec deux ou trois séquences en cours de fabrication pour les premiers épisodes de cette saison 2. On ne s’est donc pas arrêté entre les deux saisons, c’était un flot continu.

Cela peut être un peu fastidieux mais la série est tellement riche que l’on ne s’est jamais ennuyé. Il n’y a pas de lassitude. Nous avons constamment essayé de trouver de nouvelles idées comme l’exploration d’autres genres à travers certaines séquences de la série.

Et après autant d’années de travail, comment vous sentez-vous à l’idée d’enfin présenter la saison 2 ?

B.M. : On peut avoir un peu d’appréhension. Il y avait quelque chose de confortable durant la diffusion de la première saison : nous n’étions pas connus. Et, par conséquent, nous n’étions pas attendus. Maintenant, nous nous exposons à un retour de flamme car on nous attend au tournant.

P.C. : J’ai plus peur avec cette saison qu’avec la première pour ma part. Quand la saison 1 est sortie, il n’y avait pas beaucoup de projets de cette envergure. La série pouvait surprendre, notamment avec ses visuels originaux. Mais, avec la saison 2, je me pose beaucoup de questions. Est-ce qu’elle va avoir le même succès ? Est-ce que l’audience va autant accrocher ? Est-ce que les critiques des gens du métier seront bonnes ?

B.M. : Mais on n’a pas chômé, on a été encore plus exigeants avec nous-mêmes et on est très fier de ce qu’on a fait. Donc il n’y a pas de raison pour que l’on stresse !

Quel est l’avenir de Fortiche maintenant qu’Arcane est terminée ?

P.C. : On veut s’amuser en explorant différents genres et différents tons comme un thriller ou un slasher par exemple. Et le faire avec nos tripes, nos envies, nos amours, nos références pour que les spectateurs soient épatés !

L’avenir du studio, c’est d’être multiprojets. Notre ambition est de produire des films, pour petit et grand écran, dans des temps plus courts et encore plus jolis qu’Arcane. Nous désirons continuer de faire équipe avec Riot Games et bâtir d’autres collaborations mais nous développons aussi notre propre licence [Penelope of Sparta, ndlr]. Tout ça pour avoir des rencontres plus régulières avec notre audience. On souhaite que l’animation se généralise et qu’il n’y ait plus de honte à en regarder.

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