« Libération » annonce que le festival d’Angoulême n’aura pas lieu, l’organisateur dément
CULTURE – « L’horizon n’a jamais semblé aussi apocalyptique. » L’édition 2026 du festival d’Angoulême (FIBD) était grandement menacée, et elle n’aura finalement pas lieu du tout, selon Libération ce mercredi 19 novembre. Alors que de nombreuses autrices et auteurs ont annoncé ces derniers mois boycotter l’événement prévu en janvier, les grands éditeurs ont décidé de faire de même et ne viendront pas.
L’un des deux directeurs artistiques du FIBD, Fausto Fasulo, a ainsi acté cette annulation auprès de Libération cette nuit et craint pour l’avenir de cette institution : « L’horizon n’a jamais semblé aussi apocalyptique. Le festival a beau avoir le cuir dur, cette annulation de l’édition 2026 pourrait bien signifier sa disparition définitive. »
Selon le média, cette décision des éditeurs a été prise lors d’une réunion d’urgence organisée mardi dans l’après-midi par le Syndicat national de l’édition (SNE). Contactée par Le HuffPost, la société organisatrice du festival 9e Art+ a toutefois dit démentir cette annonce. « L’organisation du Festival est en attente des évolutions qui peuvent intervenir et reste elle-même ouverte à toute forme d’échanges. Elle formule l’espérance que les discussions en cours pourront permettre de trouver une solution afin que se tienne l’édition 2026 », a-t-il été précisé plus tard dans un communiqué.
L’État et les collectivités locales qui financent en partie le festival, plus grand rendez-vous mondial de la BD, devaient se réunir en urgence à mercredi à 11h. Toutefois, la région Nouvelle-Aquitaine, principal financeur public de l’évènement, a déjà dit à l’AFP vouloir maintenir la prochaine édition. « On maintient notre volonté d’avoir une édition en 2026 », a déclaré Frédéric Vilcocq, conseiller culture de la collectivité dirigée par le socialiste Alain Rousset. Une année blanche pourrait, selon lui, être « fatale pour le festival ».
Tollé général contre la société organisatrice 9e Art+
La société 9e Art+ qui organise le festival depuis 2007 est critiquée de toutes parts pour son manque de transparence, de supposées dérives commerciales et le limogeage, en 2024, d’une salariée après qu’elle a déposé plainte pour viol. Une récente reconduction de 9e Art+ pour organiser le festival après 2027, à l’échéance de son contrat actuel, a été annulée face au tollé des auteurs et éditeurs, et les pouvoirs publics tentent de trouver une sortie de crise pour que la prochaine édition ait lieu.
Dans un communiqué, l’inter-orga du festival, réunissant syndicats et collectifs d’artistes, expliquait mardi que le boycott était maintenu. « Il est impossible de faire redescendre la mobilisation tant que la société 9eArt+ pilotera la manifestation, même avec la promesse de retrait de Franck Bondoux [délégué général décrié du festival, ndlr] », a-t-il été annoncé.
Et de poursuivre : « La situation cristallise de nombreux problèmes de notre époque : violences sexistes et sexuelles, gouvernance autarcique, mépris généralisé des travailleur.euses y compris des bénévoles, exploitation mercantile, validisme, etc. Par conséquent, nous ne participerons pas à l’édition 2026. »
Dans la foulée, le Syndicat des éditeurs alternatifs, solidaires de cette décision, avait annoncé mardi matin laisser chacun de ses membres décider de la direction à prendre. Pas celle d’Angoulême donc.



