On ne voit que Charles Aznavour, jamais Tahar Rahim dans ce biopic (et c’est bon signe)
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CINÉMA – Tahar Aznavour ou Charles Rahim, à vrai dire on ne sait plus trop. Et c’est sans doute la meilleure chose qu’on peut se dire après avoir vu un biopic. Au cinéma ce mercredi 23 octobre, le film Monsieur Aznavour réalisé par Mehdi Idir et Grand Corps Malade raconte la trajectoire du fils d’immigrés arméniens, devenu monument de la chanson française. Avec un Tahar Rahim en héros « for me, formidable ».
« Stupéfait », « sceptique », « sans correspondance évidente entre lui et moi » : l’acteur franco-algérien de 43 ans ne cache pas qu’il a lui même été largement interloqué lorsque le duo de réalisateurs (à qui l’on doit déjà Patients ou La Vie Scolaire) lui a proposé le rôle. « Et puis, j’ai passé le week-end à regarder des documentaires, et le goût du risque et du challenge a tout dépassé », se souvient-il dans les colonnes du Parisien.
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Alors pour ses amis, et comme il le fait pour tous les cinéastes avec lesquels il s’engage, Tahar Rahim s’est lancé à corps perdu dans l’apprivoisement de son personnage jusqu’à ne faire plus qu’un avec lui. L’acteur avait déjà prouvé sa capacité à se fondre dans un rôle, depuis Un prophète de Jacques Audiard en 2009 jusqu’au glacial tueur en série Charles Sobhraj dans la série Le Serpent de Netflix en 2021.
La « méthode Tahar »
Pour incarner Charles Aznavour, c’est encore une fois à grands coups de travail que Tahar Rahim s’est attelé à la tâche. La « méthode Tahar », comme l’évoque Grand Corps Malade dans un portrait du magazine M du Monde, passe par une étude minutieuse de la vie du chanteur. « J’ai regardé toutes les vidéos que je trouvais, tous les films dans lesquels il a joué, j’ai écouté toutes ses chansons », décrit l’acteur dans les notes de production.
Tahar Rahim a aussi rencontré la famille du grand Charles : sa femme Ulla, sa deuxième fille Katia – qui est la femme de Jean-Rachid Kallouche, le producteur du film -, son fils Mischa, sa sœur Aïda ou encore sa première fille Seda qui vit à Los Angeles. « Ils m’ont raconté leurs souvenirs, ses joies, ses craintes, ses failles, ses qualités et ses complexes », se souvient-il.
Sans oublier les six à huit heures de chant par semaine pendant six mois, et les cours du soir encore pendant le tournage. Et aussi quelques merveilles de grimage avec de très nombreuses prothèses mais « petites, discrètes et harmonieuses ». « Je ne les sentais pas vraiment et même, parfois, je les oubliais » dit-il au Parisien alors même qu’il passait quatre heures chaque matin entre les mains de la maquilleuse Kaatje Van Damme.
La deuxième fille de Charles Aznavour, Katia, venue sur le plateau de tournage, a été bluffée : « Quand elle m’a dit qu’en me regardant elle voyait son père, ça m’a donné des ailes ».
Alors nous aussi, on se surprend forcément à chercher les traits de Tahar Rahim au fil des scènes et des époques, à essayer de distinguer dans la bande originale la voix de Charles de celle de Tahar. Et puis très vite on se laisse emporter par le tourbillon de la vie d’Aznavour : les (longues) années de galère ; le duo façon Laurel et Hardy formé avec le pianiste Pierre Roche (Bastien Bouillon dans le film) ; la rencontre avec Édith Piaf (Marie-Julie Baup) qui le prend sous son aile aussi douce que tranchante ; sa vie de famille souvent négligée et sacrifiée ; et puis enfin les années de gloire teintées de la mélancolie de sa poursuite du « toujours plus » .
Charles Aznavour, qui a passé sa vie à filmer les autres pour le plaisir, avait « adoubé » avant sa mort le projet de Grand Corps Malade et Mehdi Idir. Disparu le jour où la production de ce film devait être lancée en 2018, il n’aura pas vu les 2h13 de sa vie condensée sur grand écran. Mais les spectateurs qui iront au cinéma ne pourront qu’apprécier de le voir revivre « en haut de l’affiche ».
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