Culture

Outre Charli XCX, cette DJ à la tête de cheval risque elle aussi de secouer We Love Green

MUSIQUE – Yee-haw. La capitale française va taper du pied ce week-end à We Love Green. Pas sur les airs de country de Beyoncé (en concert à Paris dans une dizaine de jours, elle aussi), mais sur ceux d’une nouvelle figure de la musique électronique : HorsegiirL, DJ allemande bien connue des nuits berlinoises pour ses intenses BPM et… sa tête de cheval.

Oui, vous avez bien lu. Aussi identifiée sous le pseudonyme de Stella Stallion (« étalon », en français), HorsegiirL dissimule, depuis ses débuts en 2022, son visage derrière un gros masque d’équidé, reconnaissable parmi mille à son crin brun et la petite motte de poils blancs en forme de cœur entre ses deux yeux.

Un look peu commun, qu’elle accompagne la plupart du temps d’une longue perruque de cheveux ondulés en haut. En bas ? Mini-shorts, crop tops et tenues de designers laissant dévoiler les tatouages de celle qui se présente elle-même comme étant « mi-humaine, mi-jument ». Autant l’écrire d’emblée : vous n’apprendrez rien, ici, sur la dame derrière le personnage.

En 2023, une journaliste du British Vogue raconte avoir dû signer des accords de non-divulgation en vue d’une interview avec l’artiste. Ils l’empêchaient de poser des questions sérieuses et journalistiques sur ses origines et sa véritable identité (au sens biologique du terme). « Je ne suis qu’une fille de la grange », confesse la DJ au magazine.

Crazy Frog, Lady Gaga, etc.

Dans la presse, HorsegiirL prend son rôle très au sérieux. « J’ai toujours adoré m’habiller pour les compétitions et me faire coiffer, précise l’habituée des défilés de mode. C’est là que j’ai rencontré l’un des chevaux de Stella McCartney. Et pouah. Je suis heureuse pour elle, mais elle n’était pas la plus gentille avec moi l’époque. »

Derrière ses platines, la star de l’électro blague moins. Découverte en 2022 avec son tube My Little Pony, cette dernière a depuis cette date sorti une flopée de mixtapes et morceaux aux titres ironiquement évocateurs (Pegasus, Farm Fatale, My Barn My Rules), mais aussi performé à Coachella et dans certains des lieux les plus emblématiques de la culture club, comme au Berghain à Berlin et lors d’une Boiler Room.

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Son style ? « Un mélange sauvage de happy hardcore des années 90, de hard style, de gabber et d’un peu d’eurodance avec des paroles pop bubble-gum », explique l’artiste dans une interview pour i-D en septembre 2023. Ses sources d’inspiration ? Des sons de son enfance, comme ceux de Crazy Frog, et des pop stars d’aujourd’hui, à l’image de Lady Gaga.

Mais le gros vient de son amour pour la techno belge et néerlandaise. La culture rave, évidemment. Elle y voit un espace sans jugement, où chacun prend soin les uns des autres. « Si vous voyez quelqu’un qui ne se sent pas bien, vous vous assurez de son état. Vous respectez les limites des gens, estime la clubbeuse. C’est un endroit où l’on peut être vraiment libre. »

HorsegiirL déteste les licornes

Les sets qu’elle y propose ne s’éternisent pas dans la nuit : ils durent 90 minutes en moyenne. « C’est très rapide et très frontal, détaille Horsegiirl, toujours chez i-D. Il n’y a pas le temps de se calmer. Je commence à 150 BPM et monte parfois jusqu’à 180 BPM. […] On transpire tout le temps. » Ce dont les festivaliers de We Love Green pourront, eux, témoigner ce samedi, date à laquelle se produiront également Charli XCX, Air et Theodora.

Le jour, HorsegiirL est, elle, une star comme les autres. Elle aime regarder des « vidéos débiles » sur TikTok (où ses sons tournent à foison) et dépenser son argent dans des fringues de luxe, ce qui lui a notamment valu de poser ensuite dans une campagne Marc Jacobs. Mannequin dans l’âme, elle rêve de défiler pour Balenciaga, Rick Owens et Margiela, dont les « Tabi Boots » conviendraient presque à ses sabots.

Multi-instrumentaliste, elle n’a pas l’intention de se limiter « à ce truc de DJ qui était à la base un complément » à ses activités. L’artiste se verrait bien collaborer avec d’autres noms de la musique, comme les rappeuses Doja Cat et Megan Thee Stallion. Mais certainement pas une licorne. Elle les déteste ouvertement. « Trop égocentriques à vouloir avoir l’air si parfaites », pour reprendre ses mots.