Pour ces anciens candidats de l’Eurovision, Israël n’a pas sa place dans la compétition

EUROVISION – Un message fort à onze jours de la finale. D’anciens candidats de l’Eurovision ont envoyé une lettre ouverte à l’Union européenne de radio-télévision (UER) pour demander l’exclusion d’Israël. Ils souhaitent éviter que l’Eurovision 2025 en Suisse souffre des mêmes polémiques que l’édition précédente. Parmi les signataires, on retrouve les Français Jessy Matador et La Zarra.

Publiée dans The Independant, la lettre ouverte évoque également la chaîne de télévision publique israélienne KAN sur laquelle est retransmis l’événement. Les auteurs qualifient la chaîne de « complice du génocide perpétré par Israël contre les Palestiniens de Gaza et du régime d’apartheid et d’occupation militaire appliqué depuis des décennies à l’ensemble du peuple palestinien ».

La lettre incrimine également l’UER qui, « en continuant d’assurer la représentation de l’État d’Israël, normalise et blanchit ses crimes ». Les signataires soulignent que l’organisation européenne a pourtant déjà pris des mesures d’exclusion à l’encontre de la Russie en 2022. « Nous n’acceptons pas ce double standard concernant Israël », écrivent-ils.

Une exclusion voulue un peu partout en Europe

Ces anciens candidats ne sont pas les seuls réfractaires à la présence d’Israël à l’Eurovision 2025. Le mois dernier, le diffuseur espagnol RTVE a appelé à débattre de la participation du pays et a demandé que l’UER « prévoie un espace de réflexion entre les diffuseurs membres sur la participation de la télévision publique israélienne ». Tandis qu’en Finlande, plusieurs pétitions ont vu le jour pour que la chaîne nationale fasse pression sur l’organisation européenne. La délégation islandaise et le ministre des Affaires étranges ont trouvé « étrange » le fait qu’Israël sera à Bâle.

« Nous croyons au pouvoir unificateur de la musique, c’est pourquoi nous refusons qu’elle soit utilisée pour blanchir des crimes contre l’humanité. L’année dernière, nous avons été consternés par le fait que l’UER a permis à Israël de participer alors que le pays poursuivait son génocide à Gaza en direct pour que le monde entier puisse le voir. Le résultat a été désastreux », insistent les auteurs de la lettre.

Ils font ici référence aux nombreuses polémiques qui ont touché l’édition 2024 de l’Eurovision, qu’ils jugent comme « la plus politisée, la plus chaotique et la plus désagréable de l’histoire du concours ».

Une édition 2024 très polémique

Pour rappel, les tensions entre les représentants israéliens et les autres avaient pris de l’ampleur au fur et à mesure du concours. En plus des sifflets et des huées qui ont accompagné la prestation d’Eden Golan à Malmö, des appels au boycott venant même des autres artistes avaient eu lieu pour empêcher sa prestation et différents candidats avaient montré leur soutien à la Palestine. La ville suédoise avait également vu plusieurs manifestations dans ses rues à propos de ce même sujet.

En 2025, c’est la chanteuse Yuval Raphael qui va représenter Israël à l’Eurovision. Survivante du 7-Octobre, elle était présente au festival Nova lorsque le Hamas a lancé son attaque surprise dans le sud du pays. À Bâle, elle doit chanter New Day Will Rise une chanson qui « représente l’espoir et répand beaucoup d’amour et de solidarité », a raconté Yuval Raphael à l’AFP. « Et c’est exactement le message que j’aimerais transmettre au monde », a-t-elle ajouté.

L’artiste israélienne assure également qu’elle veut rester concentrée sur son chant et ne pas participer aux polémiques : « Être complètement concentrée, à 100 %, sur les choses que je peux contrôler, c’est ce qui me permet de garder les pieds sur terre ».

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