Pour patienter jusqu’au nouvel album de Médine, on peut toujours (re)voir ce documentaire
MUSIQUE – Qu’on aime ou qu’on déteste son artiste, qui n’a jamais rêvé de se glisser dans les coulisses de fabrication d’un album ? Orelsan et son Montre jamais ça à personne ont évidemment marqué tous les esprits, mais un an plus tôt il y avait aussi eu Médine Normandie. Le documentaire est à nouveau disponible en streaming sur Society+, la nouvelle plateforme lancée par le magazine Society.
Filmé à l’été 2020, entre deux confinements, le documentaire d’une quarantaine de minutes suit l’enfant du Havre dans la préparation de son septième album (Grand Médine, sorti à l’automne de la même année). Un portrait intime sur un grand artiste pourtant traversé par un syndrome de l’imposteur, entre séances au studio avec Oxmo Puccino ou Bigflo et Oli, moments avec ses proches et retour – évidemment – sur l’épisode du Bataclan.
De bonnes histoires, un ton, un regard. Le HuffPost et Society ont en commun l’art du pas de côté et s’associent autour d’un partenariat inédit pour faire découvrir gratuitement aux lecteurs du HuffPost un documentaire sélectionné par la rédaction.
Médine Normandie, écrit par Matthieu Pécot et réalisé par Pierre-Philippe Berson, 41 minutes, à regarder sur Society+ (gratuitement jusqu’au 9 mai).
Ecriture des derniers textes, sessions d’enregistrement en studio ou tournage du clip de Grand Paris 2, la caméra nous emmène dans la cuisine musicale de Médine. Malgré ses 20 ans de carrière, le rappeur « sans disque d’or, sans classique » (c’est lui qui le dit) s’interroge régulièrement sur sa légitimité. Alors pour cet opus qu’il rêve en « succès commercial », il invite des figures du rap français, d’Oxmo Puccino à Orelsan en passant par Biglo et Oli et Soso Maness.
Médine Normandie plonge aussi dans les archives familiales de l’artiste, les souvenirs de ses discussions sur la religion avec ses grands-mères, « l’une chrétienne, l’autre musulmane », et son apprentissage du rap (et de la vie) au Havre où il vit toujours.
Si Médine revendique manier « de la provocation sur la provocation » dans ses textes, il y en a un qui lui a « explosé à la gueule ». En 2018, la sortie du morceau Bataclan et l’annonce de deux dates de concerts dans la salle mythique marquée par les attentats du 13-Novembre déclenchent les foudres de l’extrême droite. Ses détracteurs déterrent son opus de 2005 Jihad : le plus grand combat est contre soi-même qui devient juste « Jihad » sous les critiques, et Marine Le Pen le qualifie d’« islamiste ».
« Stentor Act 1 » sortira le 16 mai
Médine finira par annuler ses concerts, mais cela ne calmera pas les menaces de mort qui affluent en masse. Et de plonger le rappeur et son entourage dans un climat d’angoisse quotidien pendant de longs mois. Un épisode sur lequel lui et ses proches reviennent sans détour face caméra. « Ma femme a fait une déprime, on n’est pas rassurés, on se pose des questions, on devient parano », se souvient son père.
Pas de quoi pousser Médine à s’éloigner du rap, loin de là. « Mon seul métier c’est être rappeur, c’est tout ce que je sais faire et c’est sûrement ce dans quoi je vais terminer », lâche-t-il. Cinq ans après ce tournage, il s’apprête à sortir son neuvième album, Stentor Act 1, le 16 mai avant une grande tournée d’une trentaine de dates à l’automne. Mais aucune au Bataclan.
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