Pourquoi des tableaux de Picasso sont accrochés dans les toilettes de ce musée australien
AUSTRALIE – Des œuvres d’art exposées dans un lieu quelque peu insolite. Plusieurs tableaux dont ceux de Picasso sont actuellement accrochés dans des toilettes pour femmes du Museum of Old and New Art (MONA), situé à Hobart en Tasmanie. La raison ? Contester une décision de justice obligeant le musée à autoriser les hommes dans une exposition réservée aux femmes.
Ces tableaux dont certains ont été peints par Picasso, étaient à l’origine, exposés au « Ladies Lounge », un espace du musée réservé uniquement aux femmes. Cette salle, créée par Kirsha Kaechele, une des conservatrices du musée, portait sur le thème de l’exclusion des hommes.
« Leur expérience de rejet est une œuvre d’art (…) l’œuvre évoque chez les hommes l’expérience vécue des femmes interdites d’entrer dans certains espaces à travers l’histoire », avait-elle expliqué il y a quelques mois.
Or, cette salle a dû fermer après que le Tribunal civil et administratif de Tasmanie a jugé, en avril que le « Ladies Lounge » était discriminatoire, rapporte The Guardian. Cette décision était intervenue après une plainte déposée par Jason Lau, un homme qui s’est vu refuser l’accès à la salle en 2023, alors qu’il avait pourtant payé l’entrée.
Faire appel devant la Cour
Kirsha Kaechele a donc réfléchi à un autre moyen pour exposer coûte que coûte ces tableaux tout en conservant son souhait d’avoir une salle dédiée aux femmes. Elle dit désormais envisager de réouvrir cette « Ladies Lounge » en s’appuyant sur une autre loi qui permet de refuser certaines personnes dans certains lieux.
En attendant, la conservatrice, a annoncé le 7 mai, faire appel de la décision devant la Cour suprême de Tasmanie au motif que le tribunal a « adopté une vision trop étroite en termes de désavantage sociétal historique et actuel des femmes et n’a pas reconnu comment l’expérience du “Ladies Lounge” peut promouvoir l’égalité des chances ».
« Nous devons remettre en question la loi et envisager une lecture plus large de ses définitions telles qu’elles s’appliquent à l’art et à son impact sur le monde, ainsi que le droit de l’art conceptuel de mettre certaines personnes [hommes] mal à l’aise », avait-elle ajouté.
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