Culture

Punitions, insultes… L’animateur Manu de NRJ ciblé par une enquête de Libération

RADIO – Lorsque les micros s’éteignent, plus personne n’aurait envie de rire. Emmanuel Lévy, alias « Manu » fait l’objet d’une longue enquête de Libération publiée ce 2 avril. L’animateur radio est ainsi mis en cause par une vingtaine d’anciens salariés de NRJ (radio sur laquelle opérait jusqu’à peu Cauet). Les anciens collaborateurs de la matinale pointent du doigt son comportement excessif, ses débordements autoritaires et ses commentaires décrits comme dégradants.

Caracoler en tête des audiences et rester la première matinale musicale de France depuis des années (650 000 auditeurs en moyenne sur la période novembre-décembre 2023) ne se fait pas dans la douceur et la bienveillance, à en croire les nombreux témoignages qu’on peut lire dans l’enquête publiée par Libération. Au point que quatre anciens animateurs de la radio ont saisi le conseil des Prud’Hommes : Isabelle Giami, Audre Freineau, Pauline Bordja et Valentin Chevalier. Tous racontent dans les colonnes du journal des expériences professionnelles violentes. En cause : la personnalité de la star de l’émission, Manu.

L’enquête publiée par nos confrères décrit tout d’abord un patron « tyrannique ». Un workaholic plus qu’exigeant avec lui et les autres qui impose un rythme infernal, pointilleux à l’extrême. Un ex-community manager témoigne ainsi « On commence à 4 heures du matin, mais s’il veut une modification dans la soirée, il faut obtempérer ». Température du studio, orientation des spots dans les bureaux, hauteur exacte de sa chaise, ou encore taille de la police, plusieurs anciens salariés du groupe NRJ racontent ainsi un comportement obsessionnel, « de l’acharnement » pour un ancien producteur.

Manu, star du 6-10 de NRJ

Les différents témoignages recueillis par Libération décrivent une personnalité mégalomane qui réprimande en public, ridiculise et punit. Certains anciens co-animateurs expliquent avoir été « privés » de parole pour avoir improvisé une phrase. Une ancienne standardiste raconte avoir été privée de ski après une émission que Manu avait estimée médiocre lors d’une semaine où NRJ avait délocalisé son antenne dans une station savoyarde « On n’avait pas le droit de sortir de nos chambres » se souvient-elle.

Sous couvert de perfectionnisme, de nombreux anciens collaborateurs décrivent des violences psychologiques. Isabelle Giamu explique ainsi « Ce qui est dur c’est que c’est insidieux. C’est un dénigrement permanent. Une petite goutte de poison chaque jour. Il me disait souvent ’tu fais conne à l’antenne’. Et ça infuse lentement. » Ils sont très nombreux à se souvenir de départs de collaborateurs en larmes.

Certains témoignages mentionnent par ailleurs des propos ouvertement sexistes, racistes et homophobes, d’un collaborateur qu’il « surnommait ’Pédé’ dans son dos », de surnoms dégradants donnés. D’anciennes collaboratrices et collaborateurs évoquent aussi des comportements déplacés envers les femmes « quand il comprend qu’on ne répond pas à ses avances, ça le frustre et il devient exécrable » explique ainsi une ancienne salariée de NRJ. Ainsi que des commentaires à connotation sexuelle déplacés « Il me parlait souvent de mes gros seins et me disait que j’étais ménopausée » raconte Isabelle Giami.

Les débordements hors antenne

Les plaisanteries graveleuses auraient mené jusqu’à une agression sexuelle, que l’animateur aurait en partie orchestrée et à laquelle il aurait (beaucoup) rit. Son collaborateur Nicolas Papon aurait ainsi d’après un témoignage anonyme relayé par Libération, mimé un acte sexuel sur une collaboratrice devant Manu « Nicolas se frotte contre moi sur mes seins, grogne dans mes oreilles. J’ai mal et je commence à crier d’arrêter, mais il continue ». Cette agression a été qualifiée par la direction de NRJ comme « blague potache » d’après Libération. Nicolas Papon se serait excusé auprès de la salariée, Manu Levy, lui, jamais.

Au fil des années et des saisons, de nombreux salariés seraient allés se plaindre auprès de la direction et notamment de Gaël Sanquer (le directeur délégué des médias musicaux du groupe), avant de préférer prendre la sortie, faute d’être entendus.

Face à ces nombreux témoignages, Emmanuel Levy lui ne botte pas en touche, mais nie en bloc. Il met en avant son perfectionnisme et son professionnalisme. « Je suis exigeant, précis et rigoureux, mais je n’ai jamais méprisé personne. Je peux faire des vannes en studios mais jamais dans le but de me moquer » répond-il à Libération.

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