« Restez chez vous » : le message de Nicky Doll contre l’extrême droite à la Pride
LGBT+ – L’extrême droite à la marche des fiertés, ce week-end ? Pas pour Nicky Doll. Cible d’une vague de haine après sa participation à la cérémonie d’ouverture des JO de Paris-2024, la drag-queen française – qui s’apprête à faire son retour aux manettes de Drag Race France – a mis les choses au clair sur le plateau de Quotidien, lundi 23 juin.
« Le drag a toujours été politique, et c’était bien plus dangereux de l’être à l’époque », a déclaré la star. Avant de préciser : « la majorité des droits LGBT+, on les doit à des personnes non binaires, racisées, queers, trans ou drag qui se sont battues car, marginalisées depuis longtemps, elles n’avaient rien à perdre. »
« Donc, on a la chance d’être là avec le service public. On a la chance de pouvoir divertir un jeudi, un vendredi ou un samedi, ou même à Bercy. Et ça rime. Mais on n’oublie pas qu’à force de prendre le futur pour acquis, on se retrouve vite dans le passé. Et je pense que là, maintenant, plus que jamais, c’est important », ajoute Nicky Doll.
« On n’a pas besoin de vous »
La reine ne s’arrête pas là : elle a un dernier message. « Un certain parti politique pense pouvoir montrer qu’il est ami de la communauté maintenant, et veut venir marcher avec nous à la Pride pour ensuite nous enlever des droits. L’extrême droite, vous pouvez rester chez vous. On n’a pas besoin de vous à la Pride, conclut la star du drag. Restez chez vous. »
Malgré l’homophobie historique de ses pères fondateurs, le Rassemblement national entretient un flou désarçonnant en matière de droits LGBT+, comme l’a récemment laissé entendre son président Jordan Bardella, qui a manifesté un désaccord avec son allié Viktor Orban en Hongrie, où la marche des fiertés est menacée d’interdiction.
« S’il fallait ne discuter qu’avec des gens avec qui on est d’accord sur tous les sujets, ce serait très compliqué de faire avancer l’Europe. Je vous renvoie à la devise de l’Union européenne : “unie dans la diversité”. Je n’envisage pas d’interdire la marche à Paris », a-t-il émis, tandis qu’une de ses proches collaboratrices, Caroline Parmentier, vient d’être épinglée pour une série d’écrits antisémites et homophobes.
L’affiche de la discorde
De son côté, Valérie Pécresse, figure de proue de la Manif pour tous, a elle validé une proposition du RN visant à suspendre une subvention de 25 000 euros censée revenir à l’Inter-LGBT pour l’organisation de la Pride de 2023, révèle Mediapart. L’information nous parvient alors que la présidente de la région Île-de-France venait déjà de retirer 25 000 euros de subventions après la polémique entourant l’affiche de son édition 2025.
Sur ledit visuel, figurent sept personnages, dont un portant le voile et brandissant une pancarte « Contre l’internationale réactionnaire », mot d’ordre de la marche parisienne. Une autre personne arbore un tee-shirt d’Act Up, l’association de lutte contre le sida-VIH. Au premier plan, un homme en noir et blanc avec une croix celtique (symbole de la « suprématie blanche ») tatouée dans le cou, semble avoir été mis KO. Il est retenu par un autre personnage par sa cravate.
Si l’affiche a reçu le soutien de plusieurs figures à gauche, comme Jean-Luc Mélenchon et Mathilde Panot, elle a toutefois soulevé la colère de la Dilcrah, mais aussi du groupe Beit Haverim, qui rassemble des LGBT + juifs, et de l’asso FLAG !, créée par des policiers et fonctionnaires de justice LGBT+. Comme Valérie Pécresse, plusieurs soutiens financiers de la marche se sont depuis retirés. C’est le cas d’Air France, Accor, PayPal ou encore la RATP.