Robert Redford, président des États-Unis ? C’était le pitch fou de cette série en 2019
SÉRIES TÉLÉ – Certains l’ont peut-être oublié, mais oui : Robert Redford a aussi marqué l’histoire de son pays en politique. Enfin, presque. La légende du cinéma américain, disparue ce mardi 16 septembre à l’âge de 89 ans, a servi de président des États-Unis à la série d’HBO Watchmen, sans pourtant jamais apparaître dedans.
Retour en arrière. Nous en sommes en 2019, quand la série de super-héros adaptée des comics du même nom vient d’arriver sur nos écrans. Son histoire ? Elle se déroule à Tulsa dans l’État d’Oklahoma, où trois ans plus tôt un groupe de suprémacistes blancs s’en est pris violemment aux policiers de la ville et leurs familles.
Si les forces de l’ordre portent depuis ce jour des bandanas jaunes pour conserver leur anonymat, alors que des milices de justiciers masqués enquêtent, elles, sur ce groupuscule et leurs adeptes, de concert avec les forces de l’ordre, le drame n’est pas survenu par hasard.
Les « redfordations »
Depuis qu’il est arrivé à la Maison blanche en 1992, Robert Redford – réélu après quatre mandats successifs – s’est mis à dos une partie du pays en mettant en place tout une série de mesures, dont une législation sociale proposant des subventions aux victimes de crimes racistes, plus communément appelées les « redfordations ».
Elles divisent autant que leur promoteur, dont les idées libérales en place depuis 28 ans au pouvoir ont conduit à un régime totalitaire. « Dans la façon dont nous traitons cette histoire, on ne peut pas reprocher à Robert Redford tout ce qui s’est passé dans le monde », nuançait toutefois son scénariste Damon Lindelof, à la sortie de la série en 2019 dans une interview pour Entertainment Weekly.
D’après lui, elle « montre que Robert Redford a une idéologie libérale, tout comme le vrai Robert Redford, et qu’il était incroyablement bien intentionné en ce qui concerne les lois qu’il a fait adopter et l’Amérique qu’il voulait créer. Mais cela ne signifie pas que cela a fonctionné comme il le souhaitait. Et ce n’est pas de sa faute, c’est de la nôtre. »
Robert Redford n’est jamais venu
L’idée de faire de « l’homme qui murmurait à l’oreille des cheveux » le 39e président des États-Unis n’est pas nouvelle, elle avait déjà été imaginée par l’auteur des comics, Alan Moore. La mettre en scène a donné lieu à bien des discussions entre les créateurs, inquiets de se mettre non seulement à dos le vrai Robert Redford, et de lui faire mauvaise presse.
Finalement, les deux hommes l’ont fait, mais lui ont tout de même adressé un courrier pour l’avertir de leurs intentions, et lui rappeler toute l’estime qu’ils avaient pour lui. « Nous avons laissé la porte ouverte au cas où il déciderait d’y répondre, en lui proposant de venir jouer dans la série s’il était partant », concède Damon Lindelof à Collider, en 2019. « Très occupé », il ne leur a jamais répondu, ni n’est jamais venu.
Couronnée de plusieurs Emmy Awards, la série mettant en scène Regina King a été saluée dans la presse et parmi les fans pour sa manière audacieuse de raconter le traitement des hiérarchies raciales dans la société, et la façon dont elles peuvent être renforcées par les forces de l’ordre. Moins suivie que d’autres programmes, Watchmen s’est toutefois arrêtée à l’issue de sa première saison. Ses neuf épisodes, eux, sont toujours accessibles sur HBO Max.



