Culture

Un Booba XXL fait « place nette » dans sa première série « Ourika »

SÉRIES TÉLÉ – Une bande de flics qui cherche à démanteler un trafic de drogue au sein d’une cité en proie à des rivalités de gangs. Ce pitch vous rappelle vaguement quelque chose ? C’est le point de départ de la saison 1 de la série américaine culte The Wire, mais aussi de la nouvelle série française Ourika, en ligne sur Amazon Prime Video ce jeudi 28 mars. Difficile de ne pas voir quelques similitudes entre la série mythique production de Baltimore et la création hexagonale qui offre au rappeur Booba ses débuts convaincants d’acteur.

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La série de Clément Godart, Elie Yaffa (Booba) et Clément Gournay suit deux destins croisés. Celui de Driss tout d’abord, incarné par Adam Bessa. Frère cadet de la famille Jebli qui gère le trafic de cannabis de la cité, il va devoir reprendre malgré lui les rênes de l’entreprise familiale, alors qu’il se destinait à une carrière moins lucrative mais sans histoire dans la finance.

Sa trajectoire est tout aussi rapide que celle de William, jeune policier fraîchement débarqué aux Stups, interprété par Noham Edje. Avide de reconnaissance et de coups d’éclat, il va foncer tête baissée dans la lutte contre les narcotrafiquants, au mépris de sa propre sécurité et de certaines règles de procédure.

Autour d’eux gravitent des personnages secondaires essentiels : un frère charismatique interprété par Salim Kechiouche, une petite amie avocate jouée par Sawsan Abès, un collègue attentif campé par Max Gomis, mais aussi un rival impitoyable.

Il faut attendre la toute fin du premier épisode pour découvrir les premiers pas de Booba à l’écran. Dans Ourika, il interprète Metis, le grand rival de la famille Jebli. Un rôle de vrai grand truand qui lui va comme un gant. Après quelques scènes, force est de constater qu’il n’est pas loin de crever l’écran. Dans les trois épisodes que nous avons pu voir, le Duc de Boulogne en impose par sa carrure et sa présence tout d’abord, et la justesse de ses répliques.

Ourika, une série intrigante

La série mérite d’être vue à plusieurs égards. Elle coche de très nombreuses cases. Son scénario façon The Wire (série mythique avec Dominic West, Idris Elba, Michael K. Williams, ou encore Lance Reddick) ou Gomorra, qui mêle l’intime à la violence, et le suspense au drame.

Ce n’est pas Baltimore, mais une cité « lambda » d’île de France qui est dépeinte ici. Un autre atout d’Ourika est son réalisme et notamment celui de ses scènes d’émeutes et de ses opérations de police. La série prend place en 2005 et a été scénarisée d’après les souvenirs qu’ont de cette époque le rappeur et Clément Godart, ancien flic.

Comme le précisent les notes de production, l’objectif était de reproduire avec « le plus d’authenticité l’explosion du trafic de stupéfiants au milieu des années 2000 », mais aussi l’émergence d’une « nouvelle génération de trafiquants » et l’obligation pour la police « d’adapter ses méthodes pour essayer d’endiguer ce phénomène fulgurant. »

Enfin, grâce à sa construction et à son rythme, la série pousse les téléspectateurs à s’attacher à tous les personnages, qu’ils soient flics ou voyous, malgré leurs nombreuses failles. Difficile de ne pas avoir envie de voir ce que leur réserve la fin de ce voyage périlleux entre Paris et le Maroc. Ourika compte sept épisodes, disponibles depuis ce jeudi 28 mars sur Amazon Prime Video.

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