Visé par des accusations de viols, Jacques Doillon placé sous le statut de témoin assisté
VIOLENCES SEXUELLES – Pas de mise en examen à ce stade. Le cinéaste Jacques Doillon a longuement interrogé par des juges d’instruction sur les accusations de viols qui le visent, vendredi 6 décembre, pour finalement être placé sous le statut de témoin assisté. Il est notamment visé par une plainte de l’actrice Judith Godrèche, suivie de celles de deux autres femmes et d’une personne trans non binaire. Des faits que le réalisateur de Rodin et La Fille prodigue avait contestés en avril dernier.
Jacques Doillon avait été placé en garde à vue à la brigade de protection des mineurs début juillet, en même temps qu’un autre cinéaste mis en cause par Judith Godrèche, Benoît Jacquot. Si ce dernier a été mis en examen pour viols sur les actrices Julia Roy en 2013 et Isild le Besco entre 1998 et 2000, Jacques Doillon avait vu sa garde à vue levée « pour raisons médicales ».
Il a donc été convoqué vendredi pour être interrogé. « Dans certains dossiers, des questions autour de la notion de consentement peuvent et doivent se poser. Mais ce n’est pas le cas ici », a déclaré à l’AFP son avocate Me Marie Dosé, à l’issue de l’interrogatoire. « Il n’existe aucun indice grave ou concordant contre Jacques Doillon dans cette affaire, et les éléments à décharge sont sans équivoque. Nous avons apporté une correspondance, des courriels, qui mettent en lumière les mensonges de la partie civile », a-t-elle ajouté.
Les accusations contre Jacques Doillon
Les accusations qui pèsent sur Jacques Doillon sont multiples. Il a d’une part été accusé par Joe Rohanne, personne trans non binaire, de trois viols mais aussi de coups et blessures et violences psychologiques. Des faits qui se seraient déroulés entre 2009 et 2012 en France et en Belgique. Le réalisateur a de plus été accusé de viol par deux autres femmes. Hélène M. a accusé le cinéaste de viol alors qu’elle avait 16 ans en 1995. Aurélie Le Roc’h l’a accusé de tentative de viol en 1998.
L’enquête préliminaire contre Jacques Doillon avait été ouverte suite à la plainte déposée par Judith Godrèche. L’actrice avait accusé le réalisateur de lui avoir « mis un doigt dans la culotte » durant des essais pour le film La Fille de 15 ans, alors qu’elle avait justement 15 ans. Les faits étaient cependant prescrits. Jacques Doillon a aussi été mis en cause par les actrices Isild Le Besco et Anna Mouglalis dans un article du Monde. La première assure avoir été évincée d’un tournage après avoir « refusé de coucher avec lui » et la seconde dit avoir été « embrassée de force » avant de le repousser.
Le réalisateur nie les faits
Des accusations que le cinéaste avait niées, avançant dans un communiqué à l’AFP en février dernier « Que Judith Godrèche et d’autres femmes à travers elle aient à cœur de dénoncer un système, une époque, une société, est courageux, louable et nécessaire. Mais la justesse de la cause n’autorise pas les dénonciations arbitraires, les fausses accusations et les mensonges ».
Le réalisateur avait d’ailleurs porté plainte en diffamation contre Judith Godrèche, suit à une publication Instagram postée le 21 février dernier dans laquelle elle l’accusait de « coucher » avec des « enfants ». Suite à cette plainte du réalisateur, l’actrice avait, à son tour, reçu un avis préalable de mise en examen pour diffamation le 19 novembre dernier.
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