Arthur veut que la justice fasse disparaître ces extraits de « À prendre ou à laisser »
JUSTICE – Des séquences qu’il préférerait faire oublier. L’animateur Arthur a demandé ce mardi 18 février devant le tribunal de Paris de contraindre X et Meta à retirer de leurs plateformes un montage vidéo l’accusant de « comportements sexistes » avec des participantes à un jeu télévisé qu’il présentait sur TF1 dans les années 2000.
Publiés pour la première fois début décembre sur Instagram, ces extraits de l’émission À prendre ou à laisser montrent notamment Arthur, Jacques Essebag de son vrai nom, embrasser une candidate par surprise, ou dire à l’oreille d’une autre qu’il a « toujours aimé les femmes qui (lui) résistaient ».
L’animateur a également mimé des coups de cravache sur le postérieur d’une candidate visiblement mal à l’aise, ou encore s’est permis de commenter le corps d’une autre. « C’est marrant parce que quand on vous voit de là-bas, vous semblez toute menue et en fait euh… Vous êtes là, votre corps est là », peut-on l’entendre dire dans un des extraits du montage.
« Montage tronqué »
Repostées sur X, ces vidéos ont généré des messages injurieux et antisémites, conduisant l’animateur-producteur à déposer une plainte pénale qui a abouti à l’ouverture d’une enquête. Dans le volet civil, son avocate a demandé au tribunal d’enjoindre à X et Meta (propriétaire d’Instagram) de supprimer ces vidéos, qui procéderaient « d’un montage tronqué », et les commentaires « manifestement illicites » qui y sont rattachés.
« Ce montage diffamatoire donne une image tronquée de la réalité et a pour but de le faire passer pour un agresseur sexuel », a plaidé Me Jade Dousselin, qui a également demandé que soient communiquées les données d’identification des auteurs des messages incriminés. « La liberté d’expression ne peut pas servir de totem d’immunité », a-t-elle affirmé.
Face à elle, l’avocat de X a estimé que les conditions légales de retrait de contenus n’étaient pas réunies, notamment parce que le montage n’avait en lui-même rien d’antisémite et ne procédait pas d’une « manipulation ».
Changement d’époque
« Ce n’est pas un “deepfake”, c’est un montage d’images disponibles sur YouTube dans lesquelles on voit Arthur avoir des comportements qui paraissent extrêmement étonnants aujourd’hui, après MeToo », a affirmé Me Karim Beylouni, assurant que ce montage permettait d’avoir un « regard rétrospectif sur ce qui était admis il y a vingt ans » à la télévision.
Interrogé fin décembre par Le Parisien sur ces archives, Arthur avait lui-même reconnu que « c’était une autre époque ». « J’étais assez proche des candidats et candidates. Quand ils pleuraient, hommes comme femmes, je les prenais dans les bras, comme dans une famille », déclarait-il dans l’interview.
L’avocat de X a par ailleurs estimé ne pas avoir la certitude que le cyberharcèlement dont fait état Arthur ait « altéré ses conditions de vie » au point de justifier de « porter atteinte à la vie privée des utilisateurs » en communiquant leurs données.
Par la voix de son avocat Me Alexandre Ghanty, la plateforme Meta a, elle, indiqué ne pas avoir « d’objection de principe à la suppression de contenus et à l’identification des utilisateurs » mais a dit « s’en remettre au tribunal » pour apprécier si les conditions légales étaient réunies dans le cas présent. La décision a été mise en délibéré au 3 avril. D’ici là, les archives embarrassantes pour Arthur pourront continuer d’être partagées librement sur les réseaux sociaux.
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