Divertissement

Cette émission culte de TF1 met enfin un terme à 50 années très masculines

TÉLÉVISION – L’attente aura été particulièrement longue, mais comme le dit l’adage : mieux vaut tard que jamais. Après un demi-siècle d’existence à la télévision française, la célèbre émission dominicale Automoto amorce un changement de taille. Et ce, dès ce dimanche 31 août.

Pour sa rentrée 2025, les téléspectateurs ont eu la surprise de voir apparaître un nouveau visage au sein de l’émission automobile. Celui de Sarah Bovy. Qui a la particularité de devenir la toute première femme consultante de l’émission en 50 années de programme. Un changement salutaire − dans un milieu très masculin − qui aura mis le temps, mais qui ravit la pilote belge, comme elle l’a confié au Parisien.

« Beaucoup de jeunes filles viennent nous voir sur les circuits et nous disent qu’on joue ce rôle-là pour elles. Leur montrer que c’est possible, qu’il ne faut pas avoir peur de sa féminité, d’être une femme dans un monde d’hommes », se félicite Sarah Bovy, désormais chargée des essais pour TF1 sur le circuit de Mortefontaine, base de tests de l’émission.

« Je voulais un casting absolument incontestable sur la légitimité. Quelqu’un avec un très haut niveau de performance, et dont on ne se demandera pas si elle est un homme ou une femme lorsqu’elle prendra le volant », explique de son côté Florent Huguet, rédacteur en chef d’Automoto.

« L’émission a 50 ans, donc le grand-père, le père et le petit-fils schématiquement peuvent la regarder ensemble. C’est encore mieux si la petite-fille peut s’y mettre, et même la mère, se dire “Ah ça c’est marrant, ce n’était pas pour moi avant, parce qu’il y avait que des mecs” », prophétise le patron de l’émission des passionnés d’auto et de moto.

« On fait la grasse mat jusqu’à ce qu’Automoto commence »

Le choix de Sarah Bovy c’est imposé rapidement, d’autant plus que son nom était déjà connu des téléspectateurs puisqu’Automoto évoquait régulièrement les performances de la pilote de 36 ans ces dernières années. Que ce soit sur la piste des 24 heures du Mans, ou dans différents championnats − du monde ou européen − d’endurance. Quant à la championne bruxelloise, elle était pour sa part une grande fan de l’émission, malgré le manque de représentation féminine derrière les volants de TF1.

« Encore aujourd’hui, quand j’ai la chance de passer un week-end à la maison, le dimanche matin, on fait la grasse mat jusqu’à ce qu’Automoto commence, on regarde, et ensuite on se lave. C’est le rituel », livre-t-elle. « J’ai l’impression de les connaître parce que je les invite presque dans mon lit le dimanche matin depuis des années. »

Sarah Bovy s’est construit sa carrière de pilote presque entièrement seule, malgré un papa dans le milieu. Mais avec de la débrouille et en parallèle d’un parcours dans les clous, son « hobby » s’est finalement transformé en activité professionnelle. D’abord chez « Lamborghini pendant huit ans comme instructeur pour l’usine Squadra Corsa », avant le saut dans le grand bain.

En 2022, elle est devenue la première femme à décrocher une pole position dans sa catégorie en WEC avec l’écurie Iron Dames. Une équipe intégralement féminine avec laquelle elle a participé à cinq reprises aux 24 heures du Mans en GT. Son meilleur résultat ? Une belle quatrième placée décrochée en 2023 sur le mythique circuit français.