Le « Rendez-vous en terre inconnue » de Kendji Girac met les femmes Turkana à l’honneur

TÉLÉVISION – Un voyage inoubliable pour Kendji Girac. Pour fêter ses 10 ans de carrière, l’interprète de Color Gitano et Andalouse est parti avec sa guitare pour un Rendez-vous en terre inconnue à environ 6 000 km de la France. Un épisode tourné en mars dernier pour les 20 ans de l’émission, soit un mois avant son « accident » qui l’a conduit à l’hôpital, et qui sera diffusé ce mardi 29 avril à partir de 21 h 10 sur France 2.

Une expérience inédite pour celui qui n’a pas l’habitude de partir loin de sa famille, et qui était « effrayé » par le concept. « J’ai été convaincu par la présence de Frédéric Lopez », concède-t-il dans lors d’une conférence de presse à laquelle Le HuffPost a assisté. L’ancien animateur emblématique de l’émission (2004-2018) effectue un unique retour pour ce numéro chez les Turkana, un peuple nomade vivant au nord-ouest du Kenya, sur les bords du lac éponyme. Et les deux voyageurs en sont revenus « admiratifs » des femmes de la population.

Dans un paysage aride, où l’ombre et les pâturages se font rares, et les raids de Dassanetchs (une communauté nomade rivale) sont courants, ce sont elles, les femmes, qui s’occupent de couper du bois et de le ramener par fagots sur leurs têtes. « Elles ont totalement refusé notre aide », précisent Kendji Girac et Frédéric Lopez. Ce sont aussi elles qui s’occupent de construire les enclos et les cabanes pour les chèvres, principale ressource alimentaire (lait, viande et sang) des Turkana. Et à chaque départ de leur lieu de vie, elles aussi qui se chargent de tout se reconstruire ailleurs.

Très fières de leur force, elles accouchent seules, s’éloignant discrètement des autres membres de la communauté. Malgré cela, comme on peut le voir dans l’émission, ces femmes se montrent très solidaires entre elles, partageant leurs joies, leurs savoirs, mais aussi leurs peines les plus profondes. Habitué à vivre en communauté, de part « ses origines gitanes », et à voir des « femmes fortes » s’entraider, le chanteur n’en a pas moins été très impressionné par leur résilience.

Une histoire de transmission

Les deux Français découvrent aussi l’histoire de cette population d’éleveurs de chèvres qui, après avoir perdu plusieurs centaines de mammifères en six ans d’une sécheresse sans précédent, se sont – non sans mal – tournés vers les ressources naturelles du lac Turkana. Une pêche au filet « très physique » souligne le chanteur, pourtant habitué à la pratique de la canne.

Pour rivaliser malgré la surpêche environnante, ils ratissent jusqu’à 300 poissons par filets dont les bébés, qu’ils font sécher puis vendent à un marché à cinq heures de bateau de leur village. Un changement de quotidien radical pour ce peuple autrefois effrayé par l’eau.

Peu à peu, le chanteur trouve ses marques et devient le « jukebox » des Turkana, illustrant parfaitement le concept de l’émission qui est de « filmer l’attachement entre les peuples » explique Frédéric Lopez, qui n’était plus parti depuis six ans. Mais pour les 20 ans de l’émission qu’il a créée et qu’il continue de produire, et suite à un « alignement des planètes », l’animateur a assuré « l’intérim » le temps d’un épisode unique entre le départ de Raphaël de Casabianca et l’arrivée prochaine de Laury Thilleman.

Ses déchirants adieux au Turkana, difficulté pour laquelle il a quitté l’émission en 2018, n’ont pas été diffusés. Ceux de Kendji Girac, profondément ému au moment du départ mais qui s’est « retenu de pleurer » par pudeur, concluent le programme. L’épisode qui est diffusé ce mardi 29 avril sur France 2, est déjà disponible sur France.tv, comme tous les précédents épisodes, qui ont été (re) mis en ligne spécialement pour les 20 ans.

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