Plus de 100 comédiens, dont Laure Calamy, alertent sur les coupes budgétaires à France TV
SÉRIES TV – « La création est un bien public essentiel, défendons-la. » Ces mots, ce sont ceux d’une centaine de stars du petit écran, dont la comédienne Laure Calamy découverte dans Dix pour cent, qui, dans une tribune publiée dans Le Parisien mercredi 29 octobre, prennent la parole pour alerter sur les coupes budgétaires à France Télévisions.
« Nous sommes quelques-uns des visages que les téléspectateurs retrouvent régulièrement sur les antennes du service public. Nous rentrons dans les foyers en leur apportant des histoires qui leur parlent d’eux, de leurs réalités, joies et difficultés, de la complexité du monde dans lequel nous vivons », écrivent-ils.
« Nous donnons de la voix à ces réalités, à des drames et enjeux sociétaux qui autrement seraient peut-être ignorés », ajoutent-ils. Mais voilà, continuent les 110 comédiens, « toute la création audiovisuelle, de la fiction au documentaire, en passant par le spectacle vivant et l’animation, est menacée ».
À l’image de l’actrice césarisée, d’autres visages connus alertent sur la baisse du financement du groupe : Alix Poisson, Benjamin Lavernhe et Félix Moati, trois des noms de la série Des Vivants, mais aussi Thierry Godard, Judith Chemla, Isabelle Carré, Liliane Rovère, Vincent Elbaz, Julie Gayet, Miou-Miou ou Bruno Solo.
65,4 millions
Alors que France Télévisions accumule depuis plusieurs années des coupes budgétaires estimées à 400 millions d’euros entre 2018 et 2022, Rachida Dati s’est exprimée mardi sur une baisse prévue de 65,3 millions d’euros en 2026. En 2025, celle-ci avait déjà atteint les 50 millions d’euros, rappelle Télérama.
« Cela reviendrait à disposer de 380 millions d’euros pour la création au lieu de 440 millions actuellement », avait estimé Delphine Ernotte en septembre, depuis le Festival de la fiction de La Rochelle. En d’autres termes « cela correspondrait, bon an, mal an, à […] une soirée de fiction en moins par semaine », selon Iris Bucher, la présidente de l’Union syndicale de la production audiovisuelle, interrogée par Le Parisien.
Sambre, Surface, Astrid et Raphaëlle… Pour les signataires, les récents cartons de l’offre publique sont le signe d’une exception culturelle française à préserver. Ils appellent les parlementaires à ne pas mettre « en péril la diversité de la création, la qualité et l’étendue de l’offre gratuite proposée tous les jours à des millions de Français ».
C à vous, Questions pour un champion…
« Ne laissons pas aux autres le soin de raconter nos histoires, d’éveiller nos consciences, concluent-ils. Défendons les histoires que nous proposons au jeune public afin de ne pas le pousser définitivement vers les contenus proposés sur les réseaux sociaux et Internet, souvent moins responsables. »
Le secteur de la fiction n’est toutefois pas un exemple isolé. L’arrêt en semaine de Questions pour un champion peut en témoigner. La tendance à la rediffusion, comme celle des jeux Chacun son tour en ce moment ou de Tout le monde veut prendre sa place pendant deux semaines l’été dernier, aussi.
Et alors que C dans l’air pourrait subir le même sort pendant les vacances de Noël, d’après cet autre article du Parisien, des best-of de C à vous ont été proposés aux téléspectateurs du 20 au 25 octobre. Une première dans l’histoire du programme phare de France 5, imputée à une récente demande à tous les producteurs des émissions de la grille de baisser leurs dépenses de 5 %.



