Pourquoi Elon Musk fait la guerre à ce juge brésilien
INTERNATIONAL – Le patron de Tesla et de X (ex-Twitter) fait encore parler de lui. Cette fois-ci, c’est pour ses échanges houleux avec le juge de la Cour suprême brésilienne Alexandre de Moraes, qui a bloqué dans son pays plusieurs comptes du réseau social du milliardaire, soupçonnés de propager de la désinformation.
Après avoir provoqué le juge tout le week-end sur X, Elon Musk est revenu à la charge lundi 8 avril. Accusant le magistrat de « censure » et le qualifiant de « dictateur », le patron de Tesla réclame notamment un débat avec le juge. « Qu’en dis-tu, @Alexandre ? Débattons là-dessus pour de vrai » a-t-il écrit, après une énième provocation envers Alexandre de Moraes, dont il souhaite contester la décision sur le blocage des comptes. Cette décision concerne des comptes de personnalités influentes sur les réseaux sociaux, la plupart d’entre elles étant des sympathisants de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022).
Dans une série de tweets, Elon Musk a remis en cause le pouvoir d’Alexandre de Moraes, à la fois influent et clivant au Brésil, et a même réclamé la « démission ou la destitution » du magistrat. « Comment @Alexandre de Moraes est-il devenu le dictateur du Brésil ? Il tient Lula en laisse » a-t-il écrit.
« La loi s’applique à tous, y compris à @Alexandre. Il devrait être jugé pour ses crimes », a-t-il ajouté, avant de plaisanter en se positionnant comme le psychanalyste du magistrat. « Dites-moi, Alexandre, est-ce que la désinformation est dans la pièce avec nous maintenant ? », en référence à un mème bien connu.
Elon Musk accusé d’« instrumentalisation criminelle de X »
Si Alexandre de Moraes n’a pas répondu sur le réseau social, il a toutefois déclaré dimanche qu’il imposerait des amendes d’environ 18 400 euros par jour pour chaque compte bloqué que X réactive. Il a également ordonné l’ouverture d’une enquête contre Elon Musk, évoquant une supposée « instrumentalisation criminelle de X ».
Si des personnalités politiques ultra-conservatrices ont lancé un manifeste en défense d’Elon Musk et son appel à la destitution d’Alexandre de Moraes, le magistrat a également reçu de nombreux soutiens, à commencer par celui du président de la Cour suprême, Luis Roberto Barroso, qui a déclaré dans un communiqué que « toute entreprise qui opère au Brésil est soumise à la Constitution ». « Les décisions judiciaires peuvent faire l’objet de recours, jamais de désobéissance délibérée », a-t-il insisté.
Le président du Sénat Rodrigo Pacheco a dit pour sa part que la régulation des réseaux sociaux était « inévitable ». « Ce n’est pas de la censure (…), ce sont des règles pour l’utilisation de ces plateformes », a-t-il expliqué.
Ce n’est pas la première fois qu’Elon Musk provoque des personnalités en duel. L’an dernier, il avait réclamé un combat de MMA (arts martiaux mixtes) contre le patron de Meta Mark Zuckerberg, un de ses principaux concurrents.
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