Sur M6, ces personnalités publiques parlent de santé mentale comme jamais auparavant
SANTÉ MENTALE – « Ça me fait du bien d’en parler, c’est un peu comme une thérapie », confie Florent Manaudou, face caméra. Alors que 70 % des Français estiment que la santé mentale, grande cause nationale 2025, est un tabou, il fait partie des quatorze personnes qui ont choisi de témoigner de leurs troubles psychiques à visage découvert dans le film Santé mentale : briser le tabou diffusé ce mardi 6 mai à 21h10 sur M6. Un film qui, en une heure trente, aborde le sujet comme il l’a rarement été à la télévision.
Parmi elles, aussi bien des anonymes que des personnalités publiques : Yannick Noah, Camille Lacourt, Pomme, Michèle Bernier ou encore François Berléand, toutes et tous abordent sans détour cette question pourtant encore difficile à évoquer publiquement. Si chaque parcours est différent, les interrogés reviennent avec sensibilité sur leur parcours, des premiers symptômes au diagnostic, puis au soin, accompagnés de l’expertise du psychiatre Jean-Victor Blanc.
Tout le monde peut être concerné par les troubles psychiques
Anxiété, dépression, troubles du comportement alimentaire, schizophrénie ou bipolarité : différents problèmes de santé mentale se côtoient dans le documentaire. L’occasion, pour M6, de « briser le silence, défaire les préjugés, ouvrir le dialogue », en permettant à chacun de revenir sur le contexte dans lequel il a pris conscience de son trouble, ou dans lequel celui-ci s’est déclenché.
Pour les sportifs interrogés, la compétition est un facteur d’importance : Yannick Noah évoque ainsi son sentiment de solitude à 23 ans, une victoire à Roland-Garros en poche, sans mode d’emploi pour « l’après ». Un discours qui fait écho à celui de Florent Manaudou, qui exprime ses difficultés quand les Jeux Olympiques se sont terminés, alors que tout le monde le rappelle à cette « parenthèse ». « La fin a engendré une dépression. Quand on m’en reparle, ça me rappelle surtout que ça m’a mis mal après. Donc je m’isole », retrace le nageur qui affirme se sentir mieux aujourd’hui. Pour Arnaud, 52 ans, c’est d’avoir été victime d’un violent harcèlement sur son lieu de travail qui le conduit à un burn-out et à une dépression. La comédienne Michèle Bernier, elle, témoigne du décès de sa mère et de son déni qui a suivi, jusqu’à prendre conscience de son syndrome dépressif.
D’autres témoignent d’un mal-être plus ancien, parfois latent. C’est le cas de François Berléand, qui se souvient de son enfance vécue comme dans une fiction, avant d’être diagnostiqué d’un trouble schizophrénique, mais aussi celui de Pomme, pour qui l’anxiété fait partie du quotidien depuis longtemps.
Aborder la santé mentale dans son ensemble
Un tableau vaste, qui permet en une heure trente d’aborder des questions encore trop peu intégrées aux discours publics sur la santé mentale. Celle de l’addiction, notamment, qui peut accompagner les troubles. On peut ainsi écouter le témoignage de Joséphine pour qui le trouble borderline et bipolaire s’associe à une addiction à la kétamine, mais aussi celui de Camille Lacourt, qui explique que sa période de dépression s’est accompagnée d’une consommation excessive d’alcool.
Le documentaire aborde aussi les difficultés à en parler, publiquement ou avec ses proches. Au point que parfois, même les terrains héréditaires sont passés sous silence. « On naît tous avec un ensemble de vulnérabilités, qu’elles soient du point de vue psychique ou de la santé en général. Dans certaines familles, il y a plus d’infarctus, dans d’autres, plus de dépression. C’est important d’avoir conscience de cette vulnérabilité, pour pouvoir la prévenir », souligne Jean-Victor Blanc. Un discours qui va dans le sens de celui de David, qui a été diagnostiqué de schizophrénie à 28 ans, sans savoir que plusieurs membres de sa famille souffraient eux aussi de troubles de la santé mentale. C’est en partie pour cela qu’il tient à participer à cette levée du tabou, et qu’il refuse de le cacher à ses neveux et ses nièces.
Pourtant, l’annoncer publiquement n’est pas simple, et chaque interrogé en a fait les frais. « On ne sait pas quoi faire : est-ce qu’on a le droit de le dire ? », interroge Michèle Bernier. Arnaud, lui, se souvient avoir été traité de « fou » quand Camille Lacourt admet ne pas en avoir parlé à sa famille. Ils ne sont pas les seuls : d’après les chiffres du documentaire, 50 % des personnes concernées préfèrent se taire par peur du jugement.
Pourtant, il existe de nombreuses manières d’être pris en charge en cas de trouble de la santé mentale. Parmi elles, la médication, à laquelle de nombreux interrogés ont eu recours. « Comment je me soigne ? J’ai pris un peu des anxiolytiques », raconte par exemple Florent Manaudou. Mais il n’y a pas que ça : le documentaire met en avant des accompagnements moins connus. Cures de thermalisme psychiatrique, thérapies de groupe, hypnose, EMDR, hospitalisations… Autant d’options qui peuvent aider à aller mieux. Car pour les interrogés, aller mieux est possible : c’est pour cela qu’ils encouragent, tous à leur façon, d’en parler et de ne pas rester seul face aux idées noires.
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