Economia

Après la débâcle sur 2023, Bercy revoit à la hausse sa prévision de déficit pour 2024

POLITIQUE – Pas deux fois la même erreur. Tancé depuis la révision en large hausse du déficit public 2023 par rapport à ses estimations, le ministère de l’Économie et des Finances a revu à la hausse ce mercredi 10 avril ses prévisions pour l’année 2024, à 5,1 % du PIB, soit 0,7 point de plus que ce qui était initialement prévu.

Effectivement, dans ses premières prévisions, Bercy tablait sur 4,4 % de déficit public. Sauf que le paquebot est désormais bien obligé de prendre en compte le dérapage de 2023, où le déficit a atteint 5,5 % du PIB au lieu de 4,9 % prévus, en raison de recettes bien plus faibles qu’espéré.

Le gouvernement devra trouver 10 milliards d’euros supplémentaires (en plus de ceux déjà annoncés en février) pour atteindre cet objectif de 5,1 % précise le ministère de l’Économie. Ils pourraient partiellement se trouver dans « des mises en réserve assez significatives » des ministères, selon Bercy. Mais il sera également demandé aux collectivités locales, « comme aux autres acteurs et aux autres collectivités publiques », d’être « parties prenantes de ce redressement », a prévenu le ministère.

Le gouvernement mise aussi sur une nouvelle réforme de l’assurance chômage, décriée par les oppositions et même au sein de la majorité, et travaille en parallèle à une possible taxation des rentes, confiée à la majorité. Le président de la République Emmanuel Macron a en revanche écarté tout projet de finance rectificatif, trop risqué politiquement.

Objectif 2,9 % en 2027

La dette pour sa part varierait peu d’ici à 2027 en pourcentage du PIB, passant de 112,3 % cette année à 112 %, mais la charge elle-même s’envolerait, passant de 46,3 milliards d’euros en 2024 à 72,3 milliards en 2027, selon ces données du nouveau programme de Stabilité de la France présentées mercredi.

Le gouvernement maintient en revanche son objectif de ramener le déficit sous les 3 % en 2027 et le fixe désormais à 2,9 %. Cet objectif pour la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron (après 4,1 % en 2025 et 3,6 % en 2026) est exigé par Bruxelles. Il serait soutenu par une croissance de 1,4 % en 2025, 1,7 % en 2026 et 1,8 % en 2027, selon Bercy qui évoque « des signes de reprise ».

Au total, Bercy a qualifié les nouveaux objectifs annoncés mercredi « d’ambitieux mais crédibles ».

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