Economia

Avec ce plan, le gouvernement veut contrer Shein au profit des commerces de proximité

ÉCONOMIE – Comment redonner du souffle aux commerces de proximité face au développement en masse des grandes plateformes d’e-commerce ? En pleine polémique Shein, c’est le chantier auquel s’est attelé le ministre des PME et du Commerce Serge Papin, en dévoilant ce vendredi des premières mesures visant à redynamiser les commerces des centres-villes, fragilisés notamment par la montée inexorable du commerce en ligne.

Ces neuf mesures, peu détaillées à ce stade, s’appuient sur des préconisations d’un rapport remis aux ministres du Commerce et de la Ville, et sont « structurantes » a assuré sur RMC/BFM Serge Papin, qui doit ensuite se rendre à Saint-Quentin, dans l’Aisne.

Avec ces mesures, le gouvernement a une ambition : « redonner toute sa place au commerce dans la ville ». Parmi celles-ci, la formation des commerçants à l’intelligence artificielle (IA), avec le but de « développer une IA qui parle aux commerçants et qui répond à leurs besoins ». L’autre mesure majeure concerne le déploiement dans les communes demandeuses de « managers de commerce » supplémentaires, présentés comme des « experts » chargés de favoriser l’installation de commerces. Les commerçants des Quartiers Prioritaires de la Politique de la Ville (QPV), bénéficieront également d’un renforcement des aides à la création d’entreprises.

Un projet en partie financé par la Banque des Territoires

La Banque des Territoires s’est engagée à financer plusieurs de ces mesures, selon un dossier de presse diffusé par Bercy. Elle propose notamment « 100 millions d’euros » pour soutenir des « foncières de redynamisation commerciale », ces structures destinées à réhabiliter des locaux commerciaux inutilisés ou insalubres. « 20 millions d’euros » en plus seront dédiés à la formation des managers de commerce, qui interviendront directement auprès d’élus pour définir et mettre en place leur politique commerciale.

Une autre mesure prévoit de donner plus de marge de manœuvre aux maires sur la fiscalité sur les locaux commerciaux vacants.

Ces pistes « peuvent être mises en place de manière rapide », dès le projet de loi de finances de 2026, selon le cabinet de Serge Papin.

Elles se basent sur un rapport rendu mercredi 5 novembre et détaillant trente pistes pour soutenir le commerce de proximité dans les zones urbaines. Un document co-signé par la maire LR de Saint-Quentin (Aisne) Frédérique Macarez, le directeur de la Banque des territoires Antoine Saintoyant et le PDG de Coopérative U Dominique Schelcher.

En plus de ces mesures, l’instauration d’une taxe dissuasive de 2 euros par article importé acheté en ligne, a été incluse dans la proposition de loi de Finances 2026 mais n’a pas encore été votée.