Economia

Avec cette ribambelle de « bonnes nouvelles », Macron en campagne parallèle

POLITIQUE – Le père noël de printemps. Alors qu’Emmanuel Macron continue ses allers-retours dans la campagne de Valérie Hayer, en chantre de l’Europe souveraine, le président de la République s’attache, en parallèle, à mettre la lumière sur les réussites de son action à l’Élysée, en miroir de son engagement européen.

Ce lundi 13 mai, le chef de l’État a pu s’afficher avec une kyrielle de grands patrons étrangers réunis à Versailles pour le sommet « choose France. » Des investissements records, relayés avec gourmandise par la macronie, et un décorum parfait pour défendre la « constance » d’une politique économique « pro-business », « même quand les circonstances sont difficiles. »

Rebelote ce mercredi. Emmanuel Macron entame une séquence de deux jours consacrée aux enjeux énergétiques, éoliens ou nucléaires. Une façon, là aussi, d’insister sur les « bonnes nouvelles pour la France », selon le vocable de l’Élysée. Toujours utile, à quelques semaines d’élections potentiellement délicates pour son camp.

Énergie, hit politic only

Le président de la République se rend tout d’abord en Seine-Maritime, à Fécamp, pour inaugurer un grand parc éolien en mer. Le site, construit à partir de 2020 en face des côtes normandes et composé de 71 unités sur près de 60 kilomètres carrés, devrait produire à terme l’équivalent de 500 mégawatts. Soit la consommation de 770 000 foyers. Ça, c’est pour le renouvelable.

Le lendemain, le chef de l’État doit se rendre à Flamanville, dans la Manche, pour mettre en lumière cette fois-ci son ambition nucléaire. Pour le symbole, le chef de l’État va participer au chargement du combustible, une des dernières étapes qui doivent précéder la mise en route de cette centrale très attendue. Une coïncidence heureuse pour Emmanuel Macron et son camp, par temps d’élections ?

Cet agenda présidentiel est en tout cas l’occasion pour le chef de l’État de vanter une certaine doctrine énergétique. « On ne choisit pas entre écologie et économie », insiste l’Élysée en marge de ces déplacements. Et d’en illustrer le bien-fondé. « La France est ’the place to be’ pour avoir de l’électricité décarbonée et compétitive », martèlent ses conseillers, en rejouant d’une autre façon le refrain de l’attractivité économique.

Quoi de mieux pour donner corps aux idées défendues par Valérie Hayer ? Leur offrir une exposition incomparable, à moins d’un mois du scrutin européen ? Le tout, en apposant sur ce projet une sorte de label de compétences, sinon de crédibilité ?

Entre la poudre et « Vivatech »

Du côté d’Emmanuel Macron, force est de constater que le ballet est bien rodé. Outre le discours de la Sorbonne, et ses deux heures d’autosatisfecit et de propositions, le chef de l’État se réserve depuis plusieurs semaines les annonces les plus agréables. Ou, en tout cas, porteuses de « bonnes nouvelles ».

Mi-avril, il s’est par exemple rendu à Bergerac, en Dordogne, sur le site de l’usine Eurenco, le leader européen de la fabrication de matériaux explosifs servant notamment à la confection de munitions pour illustrer une réindustrialisation qu’il souhaite à tous crins. Un déplacement, et la pose de la première pierre d’un nouveau site de production de poudre, qui lui a permis d’insister sur l’importance de la souveraineté industrielle de la France et de l’Union européenne à l’heure où la guerre est de retour sur le continent.

Dans les prochains jours, c’est au salon « Vivatech », à Paris, que le président de la République continuera sa campagne parallèle. L’événement consacré aux start-up et traditionnellement organisé en juin, s’ouvre cette année le 22 mai. Emmanuel Macron devrait s’y exprimer sur les enjeux liés à l’intelligence artificielle… Et, comme de coutume, l’attractivité de la France.

Dans ce contexte, il est intéressant de noter que la macronie s’attache au contraire à éviter avec soin les sujets trop éruptifs pour ne pas brouiller la double campagne. Les débats sur le Ceta ou la dette reviendront donc après le 9 juin. Ou, pour reprendre une autre expression qui a la cote dans le camp présidentiel : après le sucré, viendra le salé.

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