Economia

Avec la promotion de « l’avion vert », Macron continue sa tournée de capitaine d’industrie

POLITIQUE – Après les médicaments et l’intelligence artificielle, voilà l’aéronautique. Emmanuel Macron va annoncer une série de mesures pour développer l’avion dit « zéro émission », via notamment les biocarburants, lors d’une visite chez le motoriste aéronautique Safran ce vendredi 16 juin. Trois jours plus tard, lundi, le chef de l’État se rendra au Salon du Bourget, grande fête biennale de l’aéronautique – annulée en 2021 en raison de la pandémie de Covid-19 – placée sous le signe de la décarbonation.

Une séquence, pour le président de la République, qui s’inscrit dans une série d’annonces sur le renforcement de la souveraineté industrielle et technologique de la France, de la réinstallation de la production de médicaments au développement de l’intelligence artificielle. Mercredi, Emmanuel Macron a par exemple annoncé, depuis le salon VivaTech, une enveloppe supplémentaire de 500 millions d’euros pour aller « plus vite et plus fort » sur l’IA à la française.

Dans le cadre de cette « tournée », Emmanuel Macron va donc visiter ce vendredi matin le site du groupe Safran à Villaroche (en Seine-et-Marne). Il devrait y faire des annonces « fortes » sur le soutien de l’État à la décarbonation de la filière, selon les mots de la présidence en marge de ce déplacement, alors que les compagnies aériennes se sont engagées à la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Objectif « avion vert » d’ici 2033 ?

« La France et l’Europe doivent se positionner dans la compétition entre grands blocs (Chine, États-Unis…) qui se profile sur le marché des avions décarbonés, capables d’intégrer à 100 % des biocarburants », a précisé un conseiller présidentiel.

Il faut donc que l’on « arrive à inventer en France et en Europe un avion vert », à propulsion électrique, hydrogène ou avec des carburants durables produits à partir de biomasse ou molécules de synthèse, toujours selon l’Élysée, qui plus est avec un kérosène à « 100 % importé ».

Selon les informations du Parisien, qui a dévoilé jeudi les premières pistes du plan présidentiel, l’objectif serait de remplacer l’Airbus A 320 par un modèle propre, c’est à dire volant avec 100 % de biocarburants, dans les dix ans.

Pour ce faire, Emmanuel Macron devrait annoncer, toujours selon le quotidien, une enveloppe de 300 millions par an à partir de l’année prochaine « pour soutenir la recherche et le développement » dans la filière française, de Airbus aux sous-traitants, et l’ouverture du premier grand sitre français de production de carburant durable pour 2027.

La production des carburants durables reste balbutiante

Produits à partir d’huiles usagées, résidus de bois ou algues, les carburants durables (SAF) sont utilisables en complément du kérosène dans les avions actuels mais leur production reste balbutiante. Les carburants de synthèse ou e-fuels combinent de l’hydrogène -produit à partir de sources décarbonées comme les énergies renouvelables ou le nucléaire – et du CO2 capté dans l’air ou dans les fumées industrielles.

Dans cette même logique, la présidence prône la conception d’« avions et moteurs qui consommeront moins », en rappelant que la consommation par passager transporté a déjà été divisée par cinq depuis 1960, par deux depuis 1990 et doit encore baisser de « 20 à 30 % ».

Cela suppose d’alléger les avions par des nouveaux matériaux composites ainsi que des nouvelles architectures d’appareils et de motorisation. Le Parisien croît ainsi savoir que 200 millions d’euros seront annoncés par le président pour soutenir les start-up qui oeuvrent à des petits avions électriques (vols d’affaire, d’évacuation d’urgence, etc.)

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